Ils avaient pourtant juré qu’ils ne reviendraient plus : le cirque Zavatta était reparti de Mayotte il y a deux ans en déplorant l’organisation déficiente du département et après avoir été cambriolé plusieurs fois.
Ils ont quand même « retenté Mayotte », au terme d’une tournée dans l’océan Indien, qui les amène de Maurice. Au moment où nous arrivons, la voltigeuse fait son show, et le clown patiente, tandis que son maquillage menace de dégouliner sous la chaleur.
Pour Natacha Rozel, la responsable du cirque aux côtés de Franck Zavatta, côté désorganisation, c’est toujours pareil du côté des scolaires : « Nous attendions 600 enfants de Majicavo, mais finalement ils ont annulé, nous nous produisons pour 40 seulement, d’une autre école. » Difficile avec de telles déficiences de prévoir les recettes.
Présence de gardiens
Les scolaires paient pourtant moitié prix, « 4 euros au lieu de 8 pour les enfants d’ordinaire », et à l’écouter, le cirque avait largement annoncé sa venue : « Nous avons demandé au conseil départemental l’autorisation de nous implanter dès mai 2015, envoyé une circulaire au vice-rectorat et aux responsables des 10 circonscriptions. »
Selon nos informations, les entreprises de transports auraient pratiqué des prix ‘d’amis’, « mais les mairies n’ont fait aucun effort pour en financer une partie », déplore Natacha Rozel.
On se souvient que le cirque avait été victime de nombreux vols, notamment des oiseaux : « J’ai recruté des gardiens, deux pour la nuit, et trois en journée. Et nous vivons sur place. » Des algécos sont en effet déposés dans l’enceinte du cirque.
Adieu chameaux, tigres, lamas
De leur côté aussi, l’organisation demande à se roder. Un responsable d’école a prévu de transporter 160 écoliers en deux fois depuis Petite Terre, mardi et mercredi. Et bien, il devra réviser son planning sur mercredi et jeudi, « j’avais pourtant reçu une confirmation écrite ! », nous prend-il a témoin.
L’enclavement de notre territoire ne permet pas aux chameaux, dromadaires ou lamas de paitre sous nos cieux, « faute d’avion cargo qui ne peut se poser à Mayotte. Il faut espérer une évolution favorable car nous avons en prévision l’arrivée de tigres à La Réunion ! » Et pour elle, la différence est énorme : « Le plus doué des jongleurs ne fera pas le poids face aux animaux. Sans compter qu’ils sont une attraction sans pareille aux abords du cirque pour les enfants.
Les représentations en semaine sont réservées aux scolaires*, c’est donc le week-end que vous pourrez découvrir l’ambiance des cirques de notre enfance, et les rires, voire fou-rires des enfants, toujours désarmés devant les facéties des clowns.
Funambule, jonglage, trapézistes, clown, le cirque reste jusqu’au 20 mars, « si tout va bien »… glisse Natacha Rozel.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
*0693 50 55 74
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