Conséquence des nombreuses agressions dont eux et leurs véhicules ont été victimes, les chauffeurs routiers de Matis s’étaient mis en grève. Trois réunions s’étaient tenues en présence des forces de l’ordre, des chauffeurs et des assureurs, et la sous-préfète directrice de cabinet du préfet, Florence Ghilbert-Bézard avait proposé deux points : la mise en place d’un Plan de sécurisation des transports, et l’organisation de contrôles « pour occuper le terrain », nous explique-t-elle.
C’est donc une semaine de contrôles qui se terminait ce matin par Pamandzi, et qui permet de dresser un premier bilan. « L’ensemble de l’île a été ciblée par ces inspections avec une forte mobilisation des forces de l’ordre », explique la sous-préfète.
Marquer le territoire avant les vacances scolaires
Par exemple, à Bandrélé, aucun bus n’est passé à travers les mailles du filet des gendarmes, policiers et municipaux. « Malgré leur présence dans le bus, certains sont parvenus à cacher des morceaux de miroir que nous avons découverts par la suite. »
Une opération qui a grandement rassurée les chauffeurs, mais qui n’est que ponctuelle. « Nous avons voulu frapper un grand coup avant les vacances scolaires de février. » Mais une réflexion est en cours pour la pérenniser à moins grande échelle : « L’inspection sera inscrite au Plan de sécurisation des Transports. Il devra préciser en effet les zones à risque que nous font remonter les chauffeurs. Par exemple ce matin à Pamandzi, aucun objet dangereux n’a été découvert », explique Florence Ghilbert-Bézard. Un dispositif qui sera donc rationalisé.
Armés d’un robinet
Les élèves pris en flagrant délit de détention d’armes blanches doivent passer en conseil de discipline au sein de leur établissement, et leurs parents convoqués par la gendarmerie qui lance une procédure.
Et sur la semaine, ce sont 37 objets, dont certains insolites, qui ont été interceptés, dont 6 morceaux de miroir, 5 couteaux, 6 tournevis, 5 chaînes dont 2 avaient des cadenas au bout, une lame de scie, 2 frondes, un maillet artisanal en bois, une sangle à l’extrémité de laquelle était attaché un robinet, 3 morceaux de verre et un mousqueton, “ils s’en servent comme poing américain”, précise la gendarmerie.
Sur certains contrôles, des élus locaux se sont déplacés, « c’est le cas de l’adjointe au maire de Pamandzi ce vendredi matin. » Outre la réponse sécuritaire, la sous-préfète veut croire à la portée pédagogique : « Les élèves doivent comprendre qu’ils ne peuvent se rendre en cours avec une lame de scie ou un couteau de cuisine ! »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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