Beaucoup d’échanges et trois conventions. Le 31e Conseil des ministres de la Commission de l’Océan Indien (COI) s’est achevé à La Réunion sans annonces fortes mais sur des intentions communes dont on mesurera la portée dans les mois à venir. Le jeu diplomatique, auquel était convié pour la première fois André Vallini, le secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie, s’est déroulé sans le moindre incident.
Le représentant du Quai d’Orsay a souhaité souligner l’importance que comptait donner la présidence française à la lutte contre le djihadisme, «cette menace qui est tous les jours plus importante et qui ne doit pas nous faire baisser la garde.» La lutte contre le terrorisme a donc été érigée en première des priorités.
Cette volonté a permis de valoriser les chantiers que la COI a mené à bien récemment, avec notamment l’implantation d’un centre d’information à Madagascar, associée à une unité d’action opérationnelle aux Seychelles pour lutter plus efficacement contre le terrorisme, la piraterie et les trafics en tout genre, en songeant particulièrement au trafic de drogue.
Aérien et climat
L’idée de créer une compagnie low-Cost, dans le cadre de l’Alliance Vanille n’a pas été totalement abandonnée. «L’idée, a expliqué André Vallini, est d’avoir au moins une liaison quotidienne entre chaque île pour permettre aux touristes de s’y rendre plus rapidement qu’actuellement»… Reste à se mettre autour de la table.
La protection de nos îles face au réchauffement climatique a également alimenté les débats. Une convention a été signée avec la PIROI (Plate-forme d’Intervention Régionale de l’Océan Indien de la Croix-Rouge) pour que ce dispositif, prêt à être mis en œuvre en cas de catastrophe, soit adapté aux problématiques du changement climatique. Un centre d’expertise et de formation autour de la gestion des catastrophes sera implanté à la Réunion.
Par ailleurs, une autre convention a validé l’ouverture d’une plateforme en ligne sur l’agro-écologie dans laquelle les universités de la zone sont impliquées, tout comme le Cirad. Le but étant de progresser en matière de sécurité alimentaire.
Un Comorien aux manettes
La COI a obtenu davantage de moyens de l’Union Européenne : un chèque de 910.000 euros lui a été remis pour financer des études et des appuis techniques permettant d’utiliser le FED (Fonds Européen de Développement) dont l’enveloppe est estimée à près de 1,3 milliard. De quoi avancer sur la sécurité, l’environnement et l’économie.
Au cours de ce Conseil des ministres des Affaires étrangères, Jean-Claude de l’Estrac a transmis le flambeau du secrétariat général au Comorien “Boléro”. Le Mauricien achevait sa 4e année et son 2e mandat consécutif à la tête de l’institution. Hamada Madi Boléro, 51 ans, était jusqu’à présent ministre de la Défense de l’Union des Comores.
La Chine, pays observateur
Au cours d’une carrière bien remplie, Boléro fut directeur de cabinet, président par intérim et Premier ministre du président Azali Assoumani après le coup d’état du 30 avril 1999. Il fut également un des principaux artisans des accords de Fomboni, qui avaient permis d’éviter la sécession d’Anjouan avant l’adoption de la nouvelle constitution et l’instauration du nouvel ensemble dénommé «Union des Comores». Il fut par ailleurs le premier directeur de la télévision comorienne.
Enfin, dernière nouveauté, de taille pour ce conseil de la COI: la Chine est devenue un état observateur au sein de l’institution. L’idée faisait son chemin depuis un moment. L’arrivée de la nouvelle puissance est présentée comme un «gage de confiance», un «préalable indispensable» pour que l’empire du milieu oriente davantage ses centaines de millions touristes potentiels vers nos îles.
RR, le JDM
avec le JIR.
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