Commençons par les bonnes nouvelles. A Paris, Porte de Versailles, le stand de Mayotte a de l’allure pour ce salon de l’agriculture 2016. «On a un très beau stand et très bien placé», se réjouit Morgane Moenne de «Saveurs et senteurs de Mayotte» qui se félicite aussi de la très bonne ambiance qui y règne. La délégation composée de membres de la CAPAM, du comité du tourisme (CDTM) de la délégation de Mayotte à Paris est bien présente et active pour tenter de valoriser notre département. (Voir ambiances et vidéos sur la page Facebook de Saveurs et senteurs).
«La seule chose, c’est qu’on nous dit : ‘vous avez un stand immense mais vous n’avez pas de produits…’» C’est à ce moment-là que l’on passe aux problèmes et aux incroyables déboires auxquels sont confrontés les Mahorais sur ce salon : ils n’ont toujours pas pu récupérer les marchandises destinées à être vendues.
«Nous avions misé sur les produits transformés comme les confitures, les jus de fruits, les huiles essentielles pour faire écho à la grande table ronde organisée sur ce thème lors du salon avec l’ensemble des Outre-mer», relate Naila Boura M’Colo, directrice Agriculture et Territoire à la CAPAM, la chambre d’agriculture.
Bloquées à Roissy
Si les marchandises ont bien quitté Mayotte le 22 février dernier, depuis, elles sont coincées dans la zone internationale de l’aéroport de Roissy, de façon assez incompréhensible. «Le transitaire n’arrive pas à trouver une entreprise qui accepte de faire les dédouanements. On ne comprend pas pourquoi», se désole Morgane Moenne. Et la délégation de Mayotte doit apporter toujours plus de documents, autant de démarches que les autres Outre-mer n’ont pas eu à accomplir. «Ce sont particulièrement les produits sucrés qui sont visés. On nous demande par exemple des documents pour certifier le taux de sucre…»
«On est très en colère et franchement, il y a de quoi», s’emporte Naila Boura. «On a payé un service qui n’est pas exécuté, ce n’est pas admissible !»
Depuis plusieurs jours, une partie de l’énergie de la délégation est donc employée à débloquer la situation alors que le stand tente de sauver la face avec des plans B.
Des craintes pour l’avenir
«On avait encore une fin de stock de différents produits à la délégation de Mayotte à Paris. Mais plus les jours passent, moins on dispose de choses à vendre…» constate Morgane qui s’inquiète pur l’avenir de Saveurs et senteurs de Mayotte.
«Ne pas pouvoir réaliser ces ventes, c’est vraiment très pénalisant pour nous. Mais lorsqu’on nous indique que les marchandises bloquées pourraient être détruites et non pas débloquées ou réexpédiées, là, on craint le pire. Ca serait tout simplement condamner Saveurs et senteurs».
Elus et professionnels essaient donc de sortir de l’impasse et éviter ce scénario catastrophe… sans y être encore parvenu ce mercredi matin.
Du temps pour s’enrichir de contacts
«A défaut d’avoir beaucoup de choses à vendre, on fait de l’information et comme on est sur un salon, on prend le temps de faire des contacts, de voir ce qui se fait ailleurs. On a par exemple beaucoup échangé avec les autres Outre-mer et des délégations d’Afrique. Un salon sans produits, c’est pas l’idéal, mais on fait au mieux !»
Mayotte a aussi pu croiser la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin au fameux colloque sur les produits transformés ultramarins où quelques réussites spectaculaires étaient mises en avant.
Reste que ce salon de l’agriculture semble être une cuvée en demi-teinte pour tout le monde. Alors que le monde agricole métropolitain est traversé par des crises profondes, les visiteurs semblent beaucoup moins nombreux à se presser dans les allées de la Porte de Versailles que les années précédentes marquées par des records de fréquentation.
RR
remi@jdm2021.alter6.com
Comments are closed.