Depuis mars 2010, ils sont 101 porteurs de projets, comme le nombre ordinal de notre département, à avoir été accompagnés par cette structure qui leur donne leurs premières armes. « Je ne savais pas calculer mon chiffre d’affaire, ni éditer une facture, encore moins comment payer mes charges sociales. J’ai plus appris en un an de Couveuse que sur les 7 ans pendant lesquels j’avais commencé à travailler les espaces verts », avoue Papa Assoumani, un ex couvé, sorti il y a 3 ans, et qui a créé une entreprise d’entretien d’espaces verts.
En ce jour anniversaire, ils sont deux à sortir de couveuse après un an de suivi, explique la présidente Farah Haffidhou, « et hier, lors de notre comité d’intégration, 6 nouveaux porteurs de projet nous ont rejoints. » Un comité qui se tient tous les deux mois environ, « nous avons en permanence 20 à 25 porteurs de projets », indique Nassem Zidini, Directeur d’Oudjérébou.
Parmi les couvés de l’année, nos confrères de « 101 Mag », représentés par Halda Halidi, qui ne tarissait pas d’éloges sur une structure « qui nous a aidé à nous projeter dans la réalité, à rédiger une simple facture. Nous appréhendions mal comme déontologiquement nous pouvions marier journalisme et démarche commerciale. »
BGE et Couveuse distinctes
Et parmi les petits nouveaux, on trouve des boites de prod : Isabelle qui avec « Petit piment production », se lance dans la production audiovisuelle, tout comme Natacha avec « On Air », alors que Kamar se penche sur l’évènementiel, « le street matketing, avec des tests dans les grandes surfaces et par téléphone. »
Les partenaires d’Oudjérébou ont répondu présent pour souffler les 6 bougies : le cabinet comptable Mahorais de Conseil, Créapépite, un cabinet d’accompagnement aux créateurs d’entreprises, et la BGE, dont elle fut l’émanation, mais désormais émancipée. « Mayotte est d’ailleurs un des seuls territoires où la BGE n’héberge pas la couveuse qui, bien que nous l’ayons portée, est une structure distincte », explique Maymounati Ahamadi, directrice de la BGE Mayotte.
Un budget à la baisse
Nassem Zidini n’envisage pas l’année sereinement. L’Etat, son financeur principal à travers la Dieccte et la politique de la ville, aux côtés du conseil départemental, a fait savoir que les finances seraient revues à la baisse : « Notre budget annuel moyen se monte à 160.000 euros. Mais lorsque nous avons déposé le dossier en décembre dernier, on nous a fait comprendre que la ligne budgétaire du secteur de l’accompagnement allait sauter au profit des fonds européens. » C’est le FSE qui devrait prendre le relai selon lui.
Il n’a toujours pas signé la convention annuelle qui lui permettrait de programmer les actions et de budgétiser les salaires des quatre salariés de la couveuse, « dont le chargé de mission qui couvre la comptabilité de tous nos couvés. »
S’ils ne sont pas si nombreux à avoir répondu présent pour cet anniversaire, c’est aussi que plusieurs sont pris par leur société qu’ils ont pu pérenniser après éclosion : « C’est le cas de la société ‘Elegance’ de vente d’accessoires de mode de Hidaya Himidi, de ‘May Form’ d’éducation sportive de Faidar Vita qui organise régulièrement des zumbas, ou de Kalame Inoussa Soilihe, mécanicien deux roues. »
Quant à « Papa Assoumani Services », ses espaces verts sont en plein boom, « ça tourne ! J’ai dans l’idée de recruter maintenant », nous révèle-t-il. Il est même adjoint du trésorier dans la structure. Un but atteint.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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