Les questions de santé à Mayotte intéressent au-delà de nos frontières tant elles représentent des enjeux spécifiques, aussi bien pour la population que pour les personnels soignants. Ainsi, le mois dernier, huit étudiantes de la Haute école Robert Schuman de Libramont-Chevigny en Belgique, accompagnées d’une enseignante, sont venues dans notre département pour 3 semaines de stage dans des écoles maternelles et des collèges.
En 3e année du baccalauréat en «logopédie», elles sont venues se frotter aux difficultés liées à la parole et au langage que l’on peut rencontrer chez nous, comme le raconte le site de l’école cette semaine. Elles ont trouvé «beaucoup de jeunes en difficultés dans les apprentissages de base, notamment parce qu’une partie importante des enfants scolarisés ne maîtrisent pas le français», des réalités culturelles mais aussi sociales très éloignées de celles de leur pays d’origine.
La parole des petits
Pour ces jeunes femmes et Dominique Gillain, la chargée de cours et maître de formation pratique qui était avec elles, tout était bien différent de leur environnement habituel. Outre le climat, ce sont les sujets liés à l’immigration qu’elles ont pu appréhender, avec des jeunes originaires des îles voisines confrontés à une masse de problèmes et qui ne parviennent pas souvent à se servir de la parole, généralement difficile chez nous, pour extérioriser leurs difficultés.
En partenariat avec le vice-rectorat de l’Académie de Mayotte, elles ont donc œuvré dans divers établissements pour tenter d’apporter leur regard aussi bien professionnel qu’extérieur aux enseignants. Elles ont aussi approcher le quotidien des enfants, «notamment en travaillant en petits groupes (pour) qu’ils disposent de plus de temps de parole et de possibilités d’expression ».
De même, «les étudiantes-stagiaires ont pu participer à des journées de perfectionnement avec les enseignants et même dispenser des formations, à l’intention des enseignants locaux», explique l’école.
Vers un partenariat durable
Pour Dominique Gillain, pas de doute, ce type de stage est très important pour ces futures orthopédistes, «d’un point de vue professionnel mais avant tout humain et personnel». Car au-delà même de leur expérience, «les étudiantes ont dû se montrer créatives et volontaires pour financer ce stage par différentes actions».
Et ce passage pourrait être le début de liens durables entre la Belgique et Mayotte. L’enseignante souhaiterait en effet «créer des partenariats avec des écoles de l’île accueillant des enfants sourds et trisomiques», indique la Haute école Robert Schumann. La vice-recteur a d’ailleurs demandé un «soutien structurel» pour ce projet auprès du ministère de l’Education nationale.
RR
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