L’entreprise Maintenance Industrielle Mahoraise, c’est à l’origine une histoire de famille. Celle de Jacques Potier qui créa en 1972 à La Réunion DMP, spécialisé dans la commercialisation de chariots élévateurs. En 1985, c’est son fils Jean-Luc qui reprend, et implante une filiale à Mayotte, MIM, en 1996, comme il nous l’explique : « La première fois que je suis venu à Mayotte, le sénateur Henry m’avait contacté pour un chariot élévateur au port de Mamoudzou. Il n’y avait aucune infrastructure », se souvient-il.
Le groupe grossit et regroupe trois secteurs, le BTP (à 70%), la manutention et les services, au sein du groupe de Courcy, créé en 2000. En plus des 5 agences à La Réunion, il s’étend aussi à Madagascar et Maurice. Il emploie 149 salariés et a dégagé en 2015 un chiffre d’affaires de 55 millions d’euros.
De son côté, MIM, avec à sa tête Norbert Martinez, se développe, et propose, en plus des activités du groupe, la vente et la location de bus et de camions à Mayotte. Avec ses 36 salariés, à qui il a rendu un hommage appuyé, et ses 14 véhicules d’intervention, l’entreprise commençait à se sentir à l’étroit à Kawéni, selon l’aveu même de son directeur : « Nous avions gardé ce terrain en Vallée 2 à Longoni sur lequel nous avons débuté, il y a un an et demi, la construction d’une nouvelle antenne. » Un investissement de 1,5 million d’euros qui aura déjà permis de créer 4 emplois de mécaniciens.
Mayotte qui investit
Un groupe dont les filiales sont exclusivement insulaires, « nous en connaissons donc tous les aléas, notamment les retards de livraison, mais aussi les ‘plus’, comme le métissage intellectuel. La coopération régionale, nous la vivons au quotidien », déclarait Jean-Luc Potier lors de son discours.
Il en profitait pour tenter d’inverser, le temps d’une soirée, l’image de Mayotte : « A la place des problèmes d’insécurité, de grèves ou de crise de croissance, je voudrais qu’on retienne de cette inauguration qu’il existe une Mayotte qui gagne, qui investit et qui croit en l’avenir ! »
Pour les 20 ans de l’entreprise mahoraise, les invités ont pu profiter d’une soirée organisée par Angalia, rythmée par plusieurs numéros aériens et les tours enchanteurs du magicien Tony, qui n’aura pas fait disparaître de convives, mais qui aura su leur subtiliser billets de 20 euros et pièces de monnaie, et endormir leur méfiance autour des cartes à jouer… les petits n’étaient pas les seuls à être bluffés.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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