Impossible de savoir à l’avance s’ils allaient répondre présents. Ce fut bel et bien le cas. Hier mercredi matin, devant le collège K2 de Kawéni fermé pour cause de droit de retrait exercé par les enseignants, les parents d’élèves étaient venus très nombreux. «Ça fait plaisir de voir autant de monde malgré le contexte pas facile de barrages», se réjouit Mouniati Moana, professeur d’histoire géographie au collège. Elle fait partie des enseignants à l’initiative de cette mobilisation pour éviter le pire scénario de ce type de mouvement: la sensation de ne pas être entendu, la solitude face à une détresse pourtant bien réelle.
«On a eu une véritable oreille attentive de la part des parents. On a vraiment senti qu’ils étaient concernés. D’ailleurs, après avoir expliqué notre position, ils ont commencé à faire des propositions», explique Mouniati Moana. «Des parents ont proposé par exemple d’instituer une fouille à l’entrée du collège. Ce à quoi on a répondu qu’ils pouvaient, eux aussi, vérifier les affaires de leurs enfants. On voulait vraiment que tout le monde soit concerné et que ce mouvement devienne une action commune parents et professeurs de Kawéni».
Les enseignants ont regretté que les représentants du vice-rectorat pourtant présents à Kawéni ne restent pas pour prendre part aux échanges. Un regret qui semble en effet légitime mais il en fallait davantage pour décourager les énergies positives.
Des demandes immédiates
A l’issue des échanges, une feuille de route et des demandes précises ont été fixées qui vont être remontées au vice-rectorat. Dès ce vendredi, une permanence de parents s’installera à l’entrée du collège pour faire signer une pétition demandant les moyens adéquats pour l’établissement. «Depuis le début de l’année, nous n’avons plus que deux CPE contre 5 l’an dernier. Quand il y a un problème, on ne peut pas faire appel à eux dans un établissement de 1.300 élèves», dénonce Mouniati Moana.
Logiquement, enseignants et parents réclament donc le retour d’un poste de CPE mais aussi 5 postes de surveillants. Et les revendications ne concernent pas seulement l’administration du service public de l’éducation mais aussi d’autres missions de l’état, à commencer par la sécurité. Au K2, on veut une présence accrue de la police aux abords du collège.
«Tous les lundis, on se demande quelle situation on va trouver et ce qui a été cambriolé. Si ce sont les salles de cours, les bureaux, la gestion… La semaine dernière, c’était tous les ordis de la salle des profs.»
Les cours reprennent, le mouvement continue
Parents et enseignants veulent que ces réclamations soient suivies d’effets immédiatement, «pour terminer l’année scolaire dans de bonnes conditions»… Nous sommes en effet déjà début avril.
Pour marquer l’importance de ce climat qu’il souhaite apaisé, ils ont décidé de reprendre les cours ce jeudi mais le mouvement est loin d’être suspendu. Ils ont d’ores-et-déjà fixé à lundi la date de la prochaine AG qui étudiera les éventuelles décisions du vice-rectorat et décidera en conséquence des suites à donner à cette mobilisation partagée.
RR
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