29.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeRelations préfet-élus: "avec respect"

Relations préfet-élus: “avec respect”

Conférence de presse nocturne improvisée avec lecture de la motion par Roukia Lahadji
Conférence de presse nocturne improvisée avec lecture de la motion par Roukia Lahadji

Ils sont restés enfermés pratiquement 3 heures, à l’issue desquelles ils ont signé une motion. “C’est celle que nous vous avons présentée ce matin même, en plus édulcoré”, explique Saïd Omar Oili, président de l’association des maires. Ils y demandent la mise en place de moyens sécuritaires “pour maîtriser la montée des actes de délinquance et de violence”. Allant dans le sens de la mobilisation matinée Ile morte. Ils ont rajouté un premier paragraphe: il porte sur “un dialogue et un partenariat respectueux, responsable et constructif avec les Services de l’Etat pour surmonter ces épreuves.”

“Nous ne pouvons plus accepter le ton sur lequel le préfet et le procureur nous ont parlé”, expliquent-ils. Ils ne sont pas exempts de tout reproche, puisque leur démission sur les domaines qui leur incombent est souvent pointée du doigt, notamment par les associations qui prennent en charge les jeunes. Mais c’est lorsque le sujet sur l’immigration a été abordé que le préfet aurait vu rouge.

“Aucun tabou en matière d’immigration clandestine”

Installation de la réunion sécurité avant le classh
Installation de la réunion sécurité avant que le ton monte

Comme il nous l’avait rapporté le matin même, Bacar Ali Boto, le 1er adjoint au maire de Mamoudzou, a évoqué , les difficultés que pose l’immigration clandestine dans sa commune, notamment ces jeunes “inactifs, et qui sont en survie”, impliquant l’Etat dans une de ses compétences régalienne, ce que n’aurait pas apprécié Seymour Morsy. Sujet fragile en métropole, les élus estiment qu’il ne doit pas y avoir de tabou dans ce domaine, et l’ont rajouté dans leur motion, “sur tous les plans, droit du sol, ZSP, urbanisation sauvage (…) en particulier la question de l’incidence de l’immigration clandestine sur les politiques publiques et notamment sur l’insécurité.”

Là-dessus, on ne peut que leur donner raison, tant que le sujet n’est pas exposé sous toutes ses coutures, difficile d’en trouver les solutions. D’ailleurs, lorsque nous interrogions cet après-midi Seymour Morsy sur ce sujet, il évoquait la difficulté pour l’Etat de juguler ce phénomène migratoire, “à moins d’appliquer une législation différente.”

L’équivalent d’un escadron en plus sur quelques semaines

"Nous demandons un partenariat respectueux"
Les élus demandent un partenariat respectueux

Un éclat qui n’aura pas permis au préfet d’annoncer un renfort sécuritaire qui va se décliner comme suit: en plus de l’effectif permanent de 174, et de l’effectif renouvelé de 107 gendarmes, l’île va recevoir un renfort de 65 gendarmes mobiles d’Aunay sur Odon qui vont rester jusqu’à mi-mai. A mettre en lien avec le fort rassemblement “Ile morte” du matin. La date n’est pas encore fixée, “elle pourra évoluer en fonction du contexte”, indique-t-on du côté de la préfecture. En juillet, 42 militaires supplémentaires arriveront.

De leur côtés, et cela reporte à la mise en cause du procureur qui reprochait aux élus leur absence à certains CLSPD, les élus se disent résolus “à mobiliser tous les outils à leur disposition en terme de prévention, d’animation d’accompagnement et d’insertion des jeunes en partenariat avec l’Etat pour donner à cette jeunesse désorientée des perspectives d’avenir.”

Changement de ton

Une rupture qui sera peut-être un mal pour un bien, puisqu'”il n’y a pas scission avec l’Etat”, affirmait Roukia Lahadji, maire de Chirongui. Le préfet a proposé de se déplacer jusqu’à l’hémicycle ce soir, ce qu’ils ont refusé, “simplement parce que nous devions nous mettre d’accord entre nous”, explique Saïd Omar Oili.

Le droit au respect n’avait jamais encore été revendiqué aussi fort de la part des élus qui sont souvent critiqués à bon compte, ceux qui font le job se retrouvant dans le même panier que les autres. Ils font remarquer que s’ils peuvent parfois être critiques envers la politique de l’Etat ou l’attitude de membres du corps préfectoral, ils veillent à ne pas en dégrader l’image en public. Un changement de ton, c’est ce qu’ils demandent: “Arrêtez de nous dénigrer lors des prises de parole publiques”.

Une tension supplémentaire à Mayotte au moment où l’île en a le moins besoin, mais qui peut déboucher “sur une relation partenariale”, espéraient-ils. La motion sera remise au préfet, puis à Manuel Valls.

Anne Perzo-Lafond

Le Journal de Mayotte

 

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139513
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139513
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139513
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139513
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139513
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139513
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...