Contrairement à ce que pouvait laisser supposer l’habile communication de la présidence de la République, ce n’est pas l’Elysée qui a permis à l’école du petit Robin, qui avait écrit à François Hollande, de recevoir les tables et les chaises qu’il demandait. C’est bien la mairie de Koungou qui a financé les équipements.
Un appel d’offre, diffusé d’ailleurs sur la version payante du JDM, a été lancé au mois de février dernier pour 3.000 chaises et 3.000 tables et bureaux ainsi que des tableaux. Le dépôt des dossiers s’achevant le 8 avril, la commission d’attribution s’est réunie le 15 avril et a immédiatement pourvu le marché. Et les livraisons n’ont pas traîné: elles ont en effet pu débuter dès ce lundi, le 18 avril.
«C’est donc simplement une coïncidence avec les courriers de l’Elysée!», ironise Mounirou Ahmed Boinahery, responsable des affaires générales à la mairie de Koungou.
Les 16 groupes scolaires de la commune sont concernés par les livraisons de ces mobiliers, des écoles qui sont toutes en rotation, compte tenu du nombre d’élèves impressionnant scolarisés à Koungou. Ce jeudi après-midi Mounirou Ahmed Boinahery supervisait d’ailleurs la réception du mobilier à l’école de Kangani.
Pour autant, les problèmes des écoles de la commune sont encore loin d’être résolus. «Avec l’aide de l’Etat, nous avons pu refaire les écoles de Koropa 1 et Koropa 2 pour un budget de 500.000 euros», explique Mounirou. «Et je voudrais bien que François Hollande nous donne bien plus !»
Deux groupes scolaires sur 16 en bon état
En effet, sur les 16 groupes scolaires, la mairie estime que seuls deux sont en bon état. «Les 14 autres ont été construits dans les années 1980. Et d’ailleurs, l’école dans laquelle est scolarisé Robin, j’y ai fait mon CE2… C’était la première école construite à Koungou. Aujourd’hui, j’ai 39 ans et depuis, à part quelques petits travaux d’entretien, il n’y a jamais eu de gros chantiers de consolidation et d’amélioration de l’école!» relève Mounirou.
La mairie a répondu au dernier appel d’offres lancé par la préfecture de Mayotte. Ce sont ainsi pas moins de 4 millions d’euros de travaux qui ont été budgétisés… «Nous n’aurons pas tout et pourtant, c’est loin d’être suffisant vu l’ampleur des destructions et reconstruction qu’il faut faire», regrette Mounirou Ahmed Boinahery. Car parfois, «remettre à niveau ce genre d’écoles coûterait plus cher qu’en construire une nouvelle avec les normes en vigueur.»
En attendant, les écoles auront donc des chaises et des tables, dont on se demande d’ailleurs si elles vont pouvoir toutes être installées. «On ne peut pas repousser les murs», avoue Mounirou Ahmed Boinahery… même s’ils ne sont pas en bon état, loin de là !
RR
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