30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilorangeLe CHM demande 30 millions d’euros à Paris pour sortir de la...

Le CHM demande 30 millions d’euros à Paris pour sortir de la crise permanente

CHM debrayage drapeauxTout a (re)commencé par un nouveau mouvement des sages-femmes. La profession sera une des premières servies. Sans même attendre une réponse de Paris, le directeur du CHM Etienne Morel annonce des recrutements. «40 sages-femmes supplémentaires et 19 aides puéricultrices seront recrutées dès le mois de juillet. On a fait un effort substantiel», annonce le directeur.

Alors qu’un nouveau mouvement de grève dénonce le trop-plein d’activité et le trop-peu de moyens, le CHM vient de faire des demandes à Paris pour des montants encore inimaginables il y a quelques années… Mais l’accroissement hors de contrôle de l’activité est passée par là.

«Nous demandons 30 millions d’euros de mesures nouvelles. Ce n’est pas acquis mais ce sont les éléments que l’on a envoyé au ministère», indique Etienne Morel. Ces «mesures nouvelles», ce sont les budgets accordés pour suivre l’évolution des besoins des centres hospitaliers. L’an dernier, le CHM avait demandé 9 millions d’euros dans ce cadre et en avait obtenu 7,8. Cette année, la demande est donc plus de 3 fois supérieure. A Paris de trancher.

La stratégie réunionnaise de l’ARS OI

Mais il semble que face à l’épuisement des personnels et au faible développement des équipements de ces dernières années, le temps est venu de passer à la vitesse supérieure. Car la crise de l’hôpital de Mayotte est comme un lointain écho à la situation du système scolaire qui court après les retards : c’est bien de planification manquante et d’anticipations ratées dont il est question.

Le plan de masse avec des espaces extérieurs réservés pour les futurs développements du site
Le futur hôpital de Petite Terre

Depuis des années, l’ARS océan Indien a choisi d’investir massivement à La Réunion. De Saint-Paul à Saint-Benoit, en passant par Saint-Denis, ce sont des centaines de millions d’euros de projets qui sont sortis de terre. Certes, nos voisins réunionnais avaient probablement besoin des structures dont ils ont été dotés. Mais dans le même temps, l’évolution des besoins mahorais n’a pas été correctement analysée.

A l’heure actuelle, Mayotte doit se contenter de quelques lits de maternités en plus et du chantier de l’hôpital de Petite Terre, avec 55 lits. L’investissement est de 27 millions d’euros, financé aux deux tiers par les fonds européens. Dans ces nouveaux locaux, Mayotte disposera d’un service de soins de suite et de rééducation (SSR), actuellement manquant. Mais depuis le lancement de cette opération, aucun autre équipement d’envergure n’a été mis en chantier de façon opérationnelle.

Un immense chantier à venir

De la structure psychiatrique aux blocs opératoires, les projets sont plus proches des promesses que de la réalisation. Certes, une restructuration profonde de l’hôpital central à Mamoudzou est en cours de réflexion. On évoque 150 lits supplémentaires et une refonte architecturale majeure… Des années de chantiers que ne veulent pas attendre les praticiens hospitaliers (PH, médecins et pharmaciens). Ils souhaiteraient des structures légères bien avant ce big bang.

CHM La manifestation des personnels du CHM ce mardi matin
Les mouvements se succèdent dans un hôpital débordé

Ils continuent également de réclamer une attractivité accrue pour les personnels. Ils veulent des conditions financières optimales pour à attirer des médecins à Mayotte. Les PH ont déjà obtenu une indemnité particulière d’exercice (IPE) qui représente de grosses sommes : 4 mois de salaire supplémentaires chaque année pendant 4 ans qui se rajoutent aux 40% de surrémunération. Une condition : rester pendant au moins 4 ans à Mayotte.
Ils demandent que cette IPE ne soit plus conditionnée que sur une présence de 2 ans et qu’elle soit défiscalisée.

Si la question de la durée d’exercice à Mayotte semble pertinente, la question de la défiscalisation et donc du «toujours plus» pourrait faire débat. Car avec les niveaux actuels de rémunération, la direction du CHM affirme que plus 60 praticiens ont signé cette IPE. Pour autant, elle n’a pas empêché les départs et la direction reconnait même que l’IPE n’a pas permis de recruter.

Une attractivité toujours mise à mal

Car la question de l’attractivité de l’hôpital de Mayotte ne réside peut-être plus seulement dans le niveau de salaire et d’indemnité de ses médecins mais dans le rétablissement de la sécurité dans le département.

La dernière grève générale et ses débordements parallèles fortement médiatisés en métropole ont lourdement desservi le territoire. Les métropolitains ont bel et bien découvert Mayotte, ce département «où ça va mal». Une preuve? Le CHM fait actuellement face à une masse inédite de désistements de professionnels susceptibles de venir exercer chez nous.

Et pourtant, tous les personnels sont probablement unanimes sur un sujet : malgré les conditions et la masse de travail, les enjeux de l’hôpital revêtent à Mayotte un intérêt particulier. Pour beaucoup, travailler au CHM donne, peut-être encore plus qu’ailleurs, un sens à leur engagement dans les professions de santé.

RR
www.jdm2021.alter6.com

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139113
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139113
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139113
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139113
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139113
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139113
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...