C’est dans le JT précédant l’émission Kalaoidala sur les cadis, ces juges de paix islamiques, que Géniale Attoumani rapportait la décision du président Soibahadine Ibrahim Ramadani, communiquée aux médias quelques minutes auparavant: El Mamouni Mohamed Nassur n’est plus le porte-parole des cadis. Une “attaque gratuite à ma personne à quelques minutes d’une émission précédée d’un documentaire réalisé sur les qadis et où je tiens une place majeure”, reproche El Mamouni Mohamed Nassur, évoquant dans sa Lettre ouverte à Soibahadine Ibrahim Ramadani “le choc moral qu’ont reçu, à la suite de cette annonce, mes enfants en bas âge, ma grande fille et leur maman.”
Mais il rappelle surtout que, si les cadis sont bien salariés du conseil départemental, pas lui. Il est en effet le DGS de la commune de Tsingoni, et a été “nommé porte-parole des qadis et du grand qadi par eux-mêmes et non pas par le Conseil Départemental.”
La confiance du Grand-Cadi
Sa seule mission pour le département en tant que Chargé de mission chargé de l’avenir des Cadis, il l’a accompli avec brio relate-t-il, puisqu’il s’agissait de “la production d’une réflexion globale sur le devenir des qadis dans le 101e Département”, qui “a permis la production de votre rapport qui a légitimé votre délibération de décembre dernier qui demandait une habilitation pour la mise en place d’une DSP pouvant contenir les nouvelles missions des qadis”, rappelle-t-il au président du conseil départemental.
Depuis, plus rien, puisqu’il évoque un “vide statutaire “, malgré ses démarches “et celles du Grand Qadi”: “Je me suis déplacé plusieurs fois vers vous pour décider d’une démarche à suivre”. Nourdine Bacar, le Grand-Cadi, lui aurait renouvelé sa confiance, non seulement en tant que porte-parole, “activité bénévole”, mais aussi en lui demandant d’animer le conseil cadial le mardi à ses côtés. Reprochant une “discrimination politique et sociale”, il appelle à “une dynamique d’agrégations de toutes nos intelligences.”
On voit mal cependant comment le conseil départemental va pouvoir mettre en place, à travers sa Direction de la médiation sociale qui chapeaute les cadis, une organisation cadiale avec un porte-parole qu’il ne valide pas. Ce fut d’ailleurs le frein majeur de la Journée d’alerte à l’explosion sociale, réduite à une matinée et à de maigres propositions malgré les enjeux et la présence du préfet et du procureur, les élus, hormis Issa Issa Abdou, ayant déserté l’hémicycle.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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