Epuisés mais satisfaits. Après des auditions et délibérations bien plus longues que prévues, les jurés du Concours talents de la BGE sont sortis heureux de leur matinée à rallonge. Ils sont 22 experts répartis en 3 jurys à avoir accepter de relever le défi. «Ils ont tous apprécié la volonté des candidats de se mettre en avant, de défendre leurs projets avec de l’ambition et parfois beaucoup de passion», s’enthousiasme Maymounati Ahamadi, la directrice de la BGE.
Le concours talents, ce sont des créateurs d’entreprises qui viennent défendre leur projet encore en phase de création. Pour la 10e édition du concours, 58 dossiers ont été déposés et 30 sélectionnés pour passer le grand oral*. «Nous avons eu des dossiers de grande qualité ce qui montre qu’il existe un vrai dynamisme à Mayotte. On constate une envie réelle de créer et de participer au développement de l’île», constate Maymounati Ahamadi.
Des jurés qui apportent leur expertise
Les candidats se présentent dans la catégorie de l’activité qu’ils souhaitent développer: Talents du commerce et de l’artisanat, Talents des services ou Talents des dynamiques rurales. Ils seront 9 chefs d’entreprise primés lors de cette phase régionale, dont 3 lauréats régionaux et une lauréate de «la femme entrepreneure» pour chaque catégorie.
«On a des personnes qui ont décidé que la création d’entreprise, c’est leur projet professionnel qu’ils veulent voir grandir et évoluer», constate Maymounati Ahamadi. Et le passage devant les jurés n’est pas seulement un examen.
Bien sûr, les candidats sont là pour tenter d’obtenir un prix, un label de qualité face à de potentiels partenaires financiers. Mais ils sont aussi là pour s’exercer au «pitch commercial» face à des jurys composés de personnalités qualifiés dont le rôle n’est pas seulement de trouver les failles. Leur mission est aussi d’enrichir les projets, de pointer les oublis et d’apporter un éclairage nouveau pour la réalisation des projets.
Partir pour revenir avec des projets
Les porteurs de projets ont entre 24 et 40 ans, de jeunes créateurs qui sont le reflet de la société mahoraise. «On a tous été surpris par la maturité des candidats. Bien sûr, on n’a pas le même regard sur les choses à 24 ou à 40 ans, mais on a senti des dossiers très aboutis», relève Maymounati Ahamadi. Et cette énergie nouvelle n’est pas le fruit du hasard.
«Depuis tout petit, on nous inculque que Mayotte avancera avec les Mahorais, qu’il ne faut pas attendre des choses de l’extérieur. Tous ceux qui sont natifs ou qui ont grandi sur l’île, ont toujours entendu qu’il faut partir faire des études, chercher des expériences, des contacts et puis revenir, ramener de nouvelles technologies, de nouvelles idées. Et ça se ressent aujourd’hui.»
Maymounati Ahamadi, elle-même, est à la tête de la BGE depuis juin 2015, après un parcours construit en partie en métropole. Un exemple parmi d’autres qui ont creusé un sillon. Bien loin des soubresauts d’une actualité de crise, le Concours Talents s’apprête à montrer que Mayotte bouillonne aussi d’énergies positives. La remise des prix mahorais est prévue le 1er juin, avant une présélection et une remise des prix nationale en septembre.
RR
www.jdm2021.alter6.com
*Les candidats doivent avoir été accompagnés par un organisme d’aide à la création d’entreprise: BGE, CCI, CMA, CAPAM, Cabinet Mahorais Conseil, ADIE, Créapépites…
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