Ils sont les 178 élèves les plus brillants de l’année. Ils ont obtenu une mention bien ou très bien au bac 2016 à Mayotte. Parmi eux, 36 ont eu une mention très bien (32 au bac général et 4 au bac techno) et les deux tiers sont des jeunes filles.
La meilleure note, toutes filière confondue, a été obtenu par Coralie Drapeau avec 19,23/20 au bac général (lycée de Petite Terre). Au bac techno, le major était scolarisé à Dembéni et s’appelle Djawad M’Dallah-Mari. Il a obtenu une note de 17,3/20 en STI2D (sciences et technologie de l’industrie et du développement durable). Il se dirige vers n DUT informatique à La Rochelle.
Enfin du côté du bac pro, Madi Fakihidine, du LEP de Dzoumogné décroche la palme avec 15,25/20 en «froid et conditionnement de l’air». Pour lui, l’année prochaine se passera à La Réunion où il est inscrit en BTS.
La plus jeune de ces brillants diplômés s’appelle Amady Chalinha. Elle s’est présentée au Bac ES (économique et social) du haut de ses 15 ans et demi… Elle est née le 17 octobre 2000 et a obtenu une mention bien. Honnête, elle nous confie qu’elle pensait décrocher cette mention. Elle est en partance pour Bordeaux et une licence en chimie.
La fierté
Beaucoup d’émotions ce matin et particulièrement parmi les parents, très fiers de voir le parcours scolaire de leurs «petits» s’achever sur un tel résultat.
Mais certains candidats aussi étaient encore transportés par leur mention. C’était par exemple le cas d’un jeune bachelier qui s’est cassé les doigts en jouant au basket juste avant l’examen. Il a obtenu un petit délai supplémentaire pour venir à bout de ses épreuves écrites avec son plâtre… Il a obtenu son bac avec 18,65/20.
Le courage et les efforts
Un phénomène semble se dessiner au fil des années, avec une reproduction des élites sociales. Parmi ces diplômés avec mention, on retrouve en effet beaucoup d’enfants des classes moyenne et supérieure mahoraises… mais pas seulement.
Ainsi, un papa a interpellé le préfet sur la situation de son fils. Il a décroché une mention très bien mais ses origines comoriennes font peser sur lui un risque d’expulsion. Ce père espérait que la République puisse accompagner ce jeune brillant et ne pas condamner son avenir pour cause de situation administrative compliquée.
«On n’imagine pas le courage de certaines familles pour pousser les enfants quand ils sont dans une situation parfois dramatique et les efforts des enfants pour répondre aux attentes de leurs parents», relève Nathalie Costantini, la vice-recteur.
La joie après les tensions
Cette remise de diplôme était l’occasion pour tous de profiter simplement d’un moment de joie quand «toutes les tensions sont retombées», soulignait la vice-recteur. Elle se félicitait des résultats, malgré la situation «complexe» pour les élèves et les enseignants durant cette année «difficile» marquée par des conflits sociaux et des crises sécuritaires. Elle soulignait aussi l’engagement de la société Matis, chargée d’une partie du transport scolaire. Elle a aménagé ses horaires pour assurer la bonne présence des candidats aux examens.
«Vous êtes bien et très bien partis! Ne renoncez jamais et surtout, restez vous-mêmes. C’est en restant soi-même qu’on s’ouvre le chemin vers la réussite», leur a conseillé le préfet Frédéric Veau, venu féliciter ces jeunes.
L’exemple
Ces bacheliers sont repartis avec leur diplôme et un tee-shirt «Bravo Massama». Et les 24 mentions très bien féminines ont reçu en cadeau une tablette offerte par l’association «Sorptimiste» avec l’appui de la délégation aux droits des femmes.
«Vous allez être les ambassadeurs de Mayotte, aussi bien ceux qui partent poursuivre leurs études que ceux qui vont rester ici», a prévenu la vice-recteur. «Montrez aux autres, à vos camarades, à vos frères, vos sœurs, comment on fait pour réussir!»
RR
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