«Amina, amina, amina», résonne sur la place de la République à Mamoudzou, ce dimanche matin. Les Mahorais et les Mahoraises prient pour la protection de l’île. Boubous et kofias pour les hommes, salouvas et têtes bien couvertes pour les femmes, ils ont tous répondu à l’appel d’un collectif qui estime que la situation mahoraise exige une protection divine.
«On ne demande que deux choses, la protection divine sur notre île et la chance», lance la voix aux personnes présentes. Les enceintes enveloppent la place de la République de ces invocations. Tout un symbole.
Charbons brûlants, gros sel et encens
Dans leur démarche «pour la paix», les membre de ce collectif avait souhaité associé le plus grand nombre, y compris les représentants de l’Etat. Ainsi, les organisateurs avaient invité le préfet Frédéric Veau à venir assister à la prière. Mais le représentant de l’Etat n’est finalement pas venu.
Il n’empêche que l’encens et le gros sel crépitent dans une marmite remplie de charbons brûlants. La fumée monte au ciel. Hommes et femmes, continuent à y mettre de l’encens et du sel, à chacun d’accentuer la demande.
Chacun vient demander à Allah son aide pour sortir Mayotte et «le monde», ajoute Sophiata Souffou des femmes leaders, «sortir le monde entier de ces guerres et affrontements.»
Un bouc en offrande
Plus loin de la foule, au bord de la mer, des hommes égorgent un bouc noir. «La couleur n’a pas d’importance mais c’est surtout l’offrande animale qui est importante», explique Maoulida Momed, organisateur de la prière. La chair sera offerte aux nécessiteux.
Ce dimanche clôture donc la série de prières qui ont été faites dans l’île entière, après les phénomènes traumatisants des «coupeurs de routes».
Ce collectif, qui se présente d’ailleurs comme rassemblant des «usagers de la route», entendait apporter une réponse selon la tradition mahoraise à la situation de crise sociale que connaît Mayotte. Sept prières pour enfin retrouver la paix… En tout cas, on y prie.
K.A
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