25.9 C
Dzaoudzi
lundi 25 novembre 2024
AccueilOcéan IndienMayotte dans l’Union des Comores: Le drôle d’exercice d’un professeur de droit...

Mayotte dans l’Union des Comores: Le drôle d’exercice d’un professeur de droit international

Une réflexion d'André Oraison dans les pages Forum du JIR
Une réflexion d’André Oraison dans les pages Forum du JIR

C’est un exercice très particulier auquel s’est livré un professeur de droit international public dans la presse de La Réunion. Certes, les médias réunionnais sont toujours prompts à abîmer l’image de Mayotte et à flatter un lectorat local qui ne nous regarde que rarement d’un œil très favorable. Mais cette semaine, le Journal de l’île est allé un peu plus loin que d’habitude, en imaginant comment faire concrètement pour que Mayotte ne soit plus française. On découvre ainsi que le processus serait bien compliqué.

André Oraison signe donc une réflexion intitulée «la restitution de Mayotte à l’Union des Comores, une solution impossible au plan juridique sans l’accord des Mahorais».
Parlant d’une «situation catastrophique qui s’aggrave» chez nous «année après année», ce professeur a trouvé le responsable: il s’agit du «seul gouvernement de Paris qui a agi au mépris du droit international de la décolonisation», depuis qu’il a modifié les frontières comoriennes lors de la séparation de Mayotte du reste de l’archipel.

Pour autant, la situation aurait-elle été moins «catastrophique» si l’Histoire avait été différente? André Oraison se garde bien de réfléchir à la question.

Le droit international et la réalité française

Le professeur se demande «comment sanctionner la violation par la France du droit international?» En termes de droit, les résultats du référendum du 22 décembre 1974 sur l’indépendance des Comores doivent «être considérés sur une base globale et non île par île» selon le droit de l’ONU. Conséquence: «La solution juridique logique consiste en une restitution de l’île de Mayotte à l’Union des Comores sans mise en œuvre du droit d’autodétermination, c’est-à-dire sans une nouvelle consultation de la communauté mahoraise.» Autrement dit, du jour au lendemain, Mayotte intègre «l’ensemble comorien».

Archipel des Comores2Mais en réalité, le professeur note que cette solution «visant à une intégration forcée des Français de Mayotte dans l’État comorien indépendant est une vue de l’esprit». Outre le fait que le droit onusien et les votes de l’Assemblée générale de l’ONU ne sont que des recommandations et n’ont aucun caractère obligatoire et contraignant, ce changement de pays forcé «est impossible au regard du droit constitutionnel français», explique le professeur.

Les populations doivent être consultées

Pour que le gouvernement et le président de la République française cèdent une partie du territoire national, ils doivent se plier à «une procédure rigoureuse qui est prévue par l’article 53 de sa Constitution».
Après des négociations diplomatiques, «généralement longues, minutieuses et complexes», le parlement doit ratifier une loi de cession, d’échange ou d’adjonction de territoire.

«De surcroît, une condition supplémentaire majeure et préalable à l’intervention même du Pouvoir législatif, a été prévue par la Constitution, dans l’hypothèse où le territoire français faisant l’objet d’une cession territoriale est habité, ce qui est le cas pour Mayotte», explique André Oraison : les populations locales doivent être consultées par un «référendum local», une sorte de «droit permanent à l’autodétermination et au refus de la sécession», précise-t-il.

Et nous sommes évidemment concernés car depuis le 28 mars 2003, la Constitution française comporte le nom de toutes les collectivités territoriales françaises ultramarines, y compris celui de Mayotte.

Le consentement obligatoire

Sachez enfin, qu’une ultime disposition législative permet aux Mahorais d’avoir la certitude que personne d’autres qu’eux-mêmes ne décidera de leur destin. Une loi de 7 décembre 2010 relative au département de Mayotte dit dans son article 4: «Il (le Département de Mayotte) fait partie de la République et ne peut cesser d’y appartenir sans le consentement de sa population».

«La situation est-elle pour autant à jamais figée? Rien n’est moins sûr», indique le professeur. «D’autres solutions d’ordre économique et institutionnel sont concevables pour faire cesser les ‘drames de la mer’ qui résultent d’une immigration clandestine massive et tenter de rapprocher les stratégies aujourd’hui radicalement divergentes de la France et des Comores au sujet de Mayotte», écrit André Oraison… Mais il se garde bien d’expliquer lesquelles. On attend avec impatience sa prochaine tribune.

RR
www.jdm2021.alter6.com

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139114
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139114
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139114
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139114
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139114
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139114
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...