Avec un conseil départemental très représenté ce jeudi matin, Mayotte a officialisée au vice-rectorat la naissance de son Centre de Formation des apprentis (CFA). Il ne s’agit pas seulement d’une centralisation des 4 UFA (Unités de Formation des Apprentis) existantes, mais aussi de se doter d’une vraie politique de l’apprentissage, en projetant ce type de formation sur le moyen terme.
Le département déléguait déjà cette compétence au vice-rectorat qui l’a dispatchée sur 4 établissements : la formation en hôtellerie et restauration au lycée de Kawéni, le bâtiment et couverture, à Chirongui, l’automobile à Kahani et le gros œuvre à Dzoumogné. C’est d’ailleurs dans ce lycée qu’est domicilié le CFA, et son proviseur, Thierry Le Queau, en prend la direction : « Nous fusionnons les quatre budgets pour gérer au total un million d’euros financé par le conseil départemental qui en a la compétence. »
Montée en puissance à étudier
L’apprentissage concerne 280 jeunes à Mayotte. Le taux d’insertion en emploi en métropole est évocateur, 70%, « et nous avons le même au lycée de Dzoumogné », glisse le proviseur, « et un objectif du CFA sera d’évaluer la réussite sur l’ensemble des sites. » Un type de formation adaptée à notre jeunesse, comme le souligne Nathalie Costantini la vice-recteur : « Ils ont le profil adapté à l’apprentissage, notamment en matière d’autonomie. »
De là à évoquer une montée en puissance d’un système qui fonctionne, il n’y a qu’un pas : « La concrétisation du CFA aujourd’hui, va nous permettre de passer à la vitesse supérieure et d’envisager un développement. Nous devrons rencontrer les élus du département pour fixer les modalités opératoires », confirme le directeur du CFA.
Il faut aussi sensibiliser les entreprises aux vertus de l’apprentissage,”c’est un financement pour elles. Nous allons engager une campagne d’information auprès de leurs dirigeants.”
Promesse tenue
Car il faut avant tout que les échéances du financement ne soit pas aléatoires comme ce fut le cas pour les UFA, grevant tout prévisionnel. Il faut en tout cas souligner que cette promesse politique de l’actuel exécutif est tenue, et la présence de trois élus du département, dont un d’opposition, et de cadres, redonne espoir.
Un dossier qui a mis du temps à aboutir, notamment parce que la Chambre des métiers et de l’Artisanat avait émis l’idée d’en être le prestataire, « mais il faut avoir la compétence de gérer un budget de un million d’euros », souligne Mariame Saïd, 5ème vice-présidente chargée de l’Education, de la formation et de l’Insertion. Entérinant donc un CFA académique.
La montée en puissance se fera « au regard des besoins, après diagnostic, et en partenariat avec le vice-rectorat. Et surtout, en fonction de nos capacités financières à assumer nos 12 secteurs de développement prioritaires », concluent les élus.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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