30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueilEnvironnementA la découverte du «Râle de Cuvier», l’oiseau qui n’avait pas disparu...

A la découverte du «Râle de Cuvier», l’oiseau qui n’avait pas disparu de Mayotte

Un Râle de Cuvier observé dans la baie de Bouéni (Photo: Gepomay)
Un Râle de Cuvier observé dans la baie de Bouéni (Photo: Gepomay)

Les spécialistes du Gepomay nous emmènent, une fois encore , à la découverte d’une espèce animale de Mayotte, un oiseau que vous en connaissez peut-être pas encore… Il est tellement discret qu’il a même été longtemps considéré comme «probablement» disparu de notre île. Le «Râle de Cuvier» est donc l’espèce qu’a choisi de mettre en avant le Gepomay ce mois-ci.

Ce petit oiseau n’est pas encore très bien connu bien qu’il ait été décrit pour la première fois en 1845
par l’ornithologue français Jacques Pucheran. Selon les connaissances actuelles, le Râle de Cuvier (Dryolimnas cuvieri, de son nom latin) est uniquement présent sur quelques îles malgaches et à Mayotte.

Il a donc fallu attendre 2009 et 2010, pour que les observations de Bacar Ousseni Mdallah, le président du Gepomay, puis de Valérie Guiot (membre de l’association et actuellement salariée du Conservatoire botanique de Mascarin) confirment qu’il habite encore bel et bien Mayotte. L’association a alors mis en place un plan de de recherches précis et dès 2013, les observations du Râle de Cuvier se sont succédées, notamment au Lac Karihani et sur les zones humides les plus préservées du département, comme à Ambato (commune de Mtsangamouji) mais aussi à Chirongui, Tsingoni, Coconi, Chiconi et Dzoumogné/Bouyouni.
Un programme pour observer l’oiseau

Le Râle de Cuvier mesure une petite trentaine de centimètres de long et dispose de longues pattes. Assez svelte, il est de couleur brun châtaigne, avec une petite bavette blanche. Et si les spécialistes focalisent leur attention sur la présence de cet oiseau à Mayotte, c’est qu’il présente la particularité d’être le seul membre de son espèce à être capable de voler. Ses cousins, installés sur d’autres îles de la région, doivent en effet se contenter d’ailes atrophiées bloquées le long de leur corps.

La répartition à Mayotte du Râle de Cuvier
La répartition à Mayotte du Râle de Cuvier

Pour amasser rapidement des connaissances sur cet oiseau rare, le Gepomay bénéficie depuis le début de l’année 2015 d’un financement de la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement) de Mayotte. L’association a pour mission d’établir un état des lieux de la reproduction de l’espèce sur l’île.

Le Gepomay a donc créé un protocole spécifique qui combine les observations visuelles et l’utilisation de matériel sonore selon la technique de la «repasse». Il s’agit de diffuser des chants particuliers (nuptiaux, de détresse ou d’autres sons comme ceux de potentiels prédateurs…) pour susciter une curiosité chez l’oiseau qui va alors se manifester d’une façon ou d’une autre. Il va pouvoir ainsi être observé y compris dans ces réactions et ses comportements.

Une quarantaine de «chanteurs»

A la fin de l’année dernière, c’était dans la baie de Chirongui que l’association avait observé une période de reproduction particulièrement active. Les membres du Gepomay avait par exemple espionné un mâle qui recherchait de la nourriture pour sa partenaire. Il avait ainsi apporté trois proies dans un massif de fougères en une demi-heure.

Râle de Cuvier à Madagascar (Photo: Mada-nature.com)
Râle de Cuvier à Madagascar (Photo: Mada-nature.com)

Depuis, de nombreux autres contacts ont été réalisés avec au moins quatre individus «chanteurs» à Chirongui et bien d’autres dans des secteurs différents. Au total, le Gepomay a pu recenser plus d’une quarantaine d’individus chanteurs… Autrement dit, contrairement à ce que l’on a longtemps cru, l’espèce est bien installée et dans de nombreux endroits du département.

Pour autant, cela ne met pas le Râle de Cuvier à l’abris des actions de l’homme. Comme beaucoup de nos espèces animales, mais aussi végétales, il est menacé par la destruction des lieux où il vit. Lui, est particulièrement mis en danger par la mise en culture des zones humides avec la plantation de bananes et de songes.

Pour tenter de stopper le phénomène, le Gepomay précise qu’un plan d’actions en faveur des zones humides de Mayotte est d’ailleurs en cours de rédaction. Et ces zones concernent certes le Râle de Cuvier, mais bien d’autre espèces du patrimoine de notre île.

RR
www.jdm2021.alter6.com

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139115
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139115
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139115
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139115
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139115
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139115
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...