Ils étaient environ une cinquantaine ce mercredi à 13h à s’être réunis devant le Tribunal de grande instance de Mamoudzou. Thierry Lizola, policier de sécurité publique, est chargé de mission Alliance Police nationale, et nous fait part des revendications, les mêmes qu’au niveau national, avec des petits plus. Elles sont essentiellement tournées vers la dénonciation de la politique pénale.
Egalement devant les grilles du tribunal Ingrid Testa, Policière aux frontières et secrétaire départemental adjoint du syndicat Alliance Police nationale, et François Jeunest, policier à la BAC, lui aussi secrétaire général adjoint Alliance Police nationale
« Nous demandons le retour des peines plancher pour les agresseurs de forces de l’ordre », un sujet qu’ils doivent aborder avec le préfet Frédéric Veau qui les reçoit demain mercredi, « ainsi que la fin des peines alternatives qui donnent un sentiment d’impunité aux auteurs de délinquance. »
« Nous voulons les effectifs promis »
Ils souhaitent également pouvoir se protéger, « avec une révision des règles de la légitime défense pour pouvoir sauver notre peau », explique le policier, en lien avec l’attaque dont furent victimes quatre policiers bloqués dans leur voiture incendiée à Viry-Chatillon (Essone). Un sujet sur lequel n’a pas évolué le Directeur général de la police nationale, considérant que les règles d’emploi des armes ont été récemment élargies par la loi du 3 juin 2016.
Deux revendication propres à Mayotte sont également portées : le renouvellement du parc automobile, « adapté à l’état des routes », et la concrétisation des engagements de l’Etat, « le Plan Sécurité faisait état de 76 policiers et 26 adjoints de sécurité, nous voulons les voir. » Pour rappel, le Plan Cazeneuve (Lire 2016-plan-securite-mayotte-2-juin-2016) expliquait que : « Dès l’été 2016, 76 policiers, tous services confondus, arriveront à Mayotte d’ici septembre ainsi que 26 adjoints de sécurité. » Or, les 76 policiers intègrent en réalité des remplacements, il n’y a concrètement que 14 nouvelles arrivées.
« Si le ministre veut arrêter le mouvement à Mayotte, il doit nous envoyer les effectifs promis », concluent les policiers.
A peine arrivés, ils ont été interpellés par le procureur Joël Garrigue, « qui nous a témoigné une grande écoute, et dit comprendre nos inquiétudes. Il va faire remonter rapidement au ministère de la Justice. » Peu après, ils ont été salués par le préfet qui se rendait à l’audience solennelle d’installation de trois magistrats.
Une manifestation d’un mécontentement qui se compte en mois et même en année, fatigués que sont les policiers de retrouver sur leur route les mêmes individus à interpeller, sans que la société ne leur propose de solution pérenne.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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