Dans un communiqué, un autre syndicat, le SNES mettait en parallèle les efforts affichés d’égalité réelle et les 42% de postes occupés par des contractuels, quand ils sont 15% en moyenne en métropole : « Qu’a fait le gouvernement pour faire reculer ce chiffre et donner à la jeunesse mahoraise des enseignants formés et qualifiés ? », interroge-t-il.
En matière d’indexation, le même SNES invoque les 40% acquis au 1er janvier 2017, qui « restent insuffisants au regard du surcoût de la vie à Mayotte », et demande un alignement sur les 53% réunionnais. Il déplore une baisse du montant de l’indemnité d’éloignement, insuffisamment compensée par l’indemnité de sujétion géographique (ISJ). Sur ce sujet, UNSA Education demande une ISJ par agent et non par couple.
Pour endiguer l’hémorragie des départs de titulaires, le SNES demande la valorisation du temps passé à Mayotte, « ce qui pourrait être par exemple la généralisation de la REP+ à tous les établissements de Mayotte », des dotations de postes, en soulignant la difficultés de pourvoir les 176 créés cette année, et des mesures pour alléger la fiscalisation des indemnités IE et ISG.
« Le ministère s’est engagé sur le retour vers l’académie d’origine, pas sur le choix »
Des sujets qu’aborde différemment le syndicat, UNSA Education, qui a préféré se rendre à Paris, et porter ses doléances auprès de Jérôme Teillard, le directeur de cabinet du ministère de l’éducation nationale, le 18 janvier dernier. L’ordre du jour concernait tout autant les urgences de l’actualité, comme « le blocage inadmissible des écoles depuis octobre », comme la pénurie d’eau, que les mesures sur l’attractivité et le développement du CUFR.
En sus des points évoqués, Eric Hourcade, son secrétaire départemental, qui parle de 2h30 d’échanges riches et parfois tendus a revendiqué le maintien de la prime d’installation pour les contractuels recrutés, la bonification de 100 points pour le 1er degré après 5 ans « comme cela se fait dans le 2nd degré », et, pour le retour de l’agent, choix de son académie ou de son département.
Sur cette garantie de retour de l’enseignant vers son académie d’origine, il est formel, « rien n’est écrit, mais les Ressources humaines du ministère se sont engagés sur 10 ans, au delà de l’alternance politique. Le sujet n’est pas le retour sur l’académie d’origine, mais de pouvoir choisir son académie ou son département. »
« Importer de l’eau couterait moins cher qu’acheter des bouteilles »
L’UNSA a sensibilisé le ministère sur les risques sanitaires encourus lors de la pénurie d’eau. Et bien que des mesures aient été prises pour les structures scolaires du 2nd degré, UNSA Education a tenu à exprimer sa colère face à l’absence d’anticipation de tous sur la question des réserves en eau sur l’ensemble de l’île. La configuration météo exceptionnelle exige des mesures exceptionnelles. UNSA Education a rappelé qu’acheminer de l’eau par tanker couterait bien moins cher que faire acheter des bouteilles d’eau minérale à l’Education Nationale comme aux particuliers. »
Quant au Centre universitaire de Formation et de recherche, il s’agit de « conserver les personnels fortement impliqués sur cette structure universitaire en respectant le régime indemnitaire auxquels ils ont droit mais aussi de permettre à un service qui joue un rôle social et culturel central sur le territoire de se développer avec les personnes ayant apporté leur engagement et leur savoir-faire. On trouve trop souvent normal que l’agent donne plus sans aucun retour de l’institution. »
Selon lui, le directeur de cabinet de la ministre a été « très sensible à ces cas particuliers. Il saisira ses services car le CUFR constitue pour le ministère une priorité à renforcer dans le cadre du plan état/région « Mayotte 2025 ». Développer la carte des formations et penser à une proposition adaptée aux besoins du territoire pour faciliter des études supérieures à Mayotte même. »
Autant de thèmes qu’Eric Hourcade va pouvoir développer cette semaine introductive du 1er congrès de SE UNSA à Mayotte qui commence par un Forum ouvert à tous, ce mardi, au Jardin Maoré, à N’Gouja, à 8h30.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
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