Acoua s’était parée des plus belles couleurs pour accueillir ses invités à l’inauguration de son agence postale. Auparavant, le maire et le sous-préfet ont fait le point sur les projets de la commune, en actant certains, pour le premier, en proposant des pistes de financement, pour le second.
On connaît Ahmed Darouechi, le maire PS d’Acoua pour son goût pour les petites phrases, son auditoire n’y a pas coupé ce vendredi, lors de la présentation de ses vœux : « Bienvenus à Acoua, cette commune qui ne perd jamais le nord. » Il faut en effet avaler un paquet de lacets bitumés pour accéder à cette commune la plus à l’ouest, « la plus à gauche », aime-t-il aussi à répéter, de Mayotte.
Et si, comme le faisait remarquer Eric de Wispelaere, beaucoup de choses restent à faire en terme de politiques publiques, on s’étonne que la population locale n’ait pas développé l’implantation de commerces, pour un centre bourg plus actif. Il est en particulier impossible d’acheter de la viande ou du poisson frais dans un étal réfrigéré, et ce, tout au long de la route qui mène au rond point de Jumbo.
Aller à Mamoudzou… une exception
Le maire veut faire beaucoup. Il annonce des finances redressées, et une convention signée avec la gendarmerie nationale pour améliorer la sécurité de la population. Son équipe a mis en place le Centre communal d’action sociale (CCAS) et a étendu les missions de la Politique de la ville aux services de proximité et aux financements innovants : « Aller à Mamoudzou pour une formalité mineure doit devenir l’exception et non la règle. »
Du côté de la jeunesse, et surtout des sports, plusieurs bonnes nouvelles, qui tournent autour des équipements sportifs, puisqu’une subvention de 330.000 euros a été octroyée par le Centre national du Développement du Sport, pour moderniser le plateau sportif d’Acoua. Trois clubs de football ont pu bénéficier de l’opération « Horizon bleu » de la Fédération Française de Foot, pour le financement de 3 minibus.
Un espace multimédia sera ouvert à la MJC grâce à un parc informatique financé par le conseil départemental, alors que des bornes d’accès gratuit au Wi-Fi sont installées dans tous les quartiers de la commune.
Une Maison des services publics
Une PMI est annoncée, grâce à l’action de la conseillère départementale, souligne Ahmed Darouechi. La mairie, la Bibliothèque municipale et la MJC doivent être rénovées, sous réserve de l’obtention de la Dotation de fonctionnement des bibliothèques et des postes FONJEP.
Deux projets doivent arriver à maturation en 2017 : l’aménagement du front de mer, « pour éviter les risques de submersion marines, prouvées par une étude du BRGM », et une salle des fêtes, « qui pourra nous permettre de faire face aux situations d’urgence. Pour ne plus subir, il faut agir. »
Dans cet esprit, il a pris les devants de probables coupures d’eau dans le sud, en sollicitant le Syndicat des Eaux et la SMAE sur les zones idéales d’implantation des rampes d’eau.
Le discours du représentant de l’Etat mettait en évidence la nécessité de répondre aux attentes des citoyens d’Acoua : « L’Etat milite en faveur de la création de Maisons de services publics en milieu rural, et l’inauguration d’une agence postale est un premier pas, à étendre ensuite. » La préfecture a participé cette année à hauteur de 32.754 euros pour l’action communale, et 37.500 euros en ingénierie de projet, « avec une participation vraisemblablement identique en 2017. »
Des crédits comme la Dotation d’Equipements des Territoires ruraux (DTER), existent, mais, soulignait Eric de Wispelaere, « pour y accéder, il faut déjà avoir une bonne consommation des fonds attribués. Car au delà de deux ans, elle est perdue pour la commune et retourne dans le budget général de l’Etat. » Quant au budget de la commune, il glissait un « ça va mieux. »
Acoua fait partie du bloc des trois communes du nord qui refusent le dessin actuel de l’Intercommunalité. La commune a encore des besoins structurels énormes.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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