La commission Aménagement et développement durable a mal débuté la plénière avec le retrait de deux articles, « en l’absence de la direction foncière », dont l’un d’une grande importance puisqu’il portait sur un suivi hydrométéorologique par le Bureau de Recherches géologiques et minières (BRGM) sur des Bassins versants du nord, dont celui qui abonde la retenue collinaire de Dzoumogné.
Le département a ensuite lancé le top départ du Schéma départemental des Espaces Naturels sensibles (SDENS) de Mayotte. Les Schémas ne sont pas un « machin » de plus, mais, s’ils sont définis correctement, des cadres qui permettent ensuite de financer des actions annuelles, comme le montre celui qui a trait à l’Enfance.
Dans ce cas, il s’agit de préserver les espaces naturels sensibles, « une action rendue indispensable par la cohabitation ‘difficile’ entre intérêts publics et usages privés », notait le président du Conseil Economique, social et Environnemental (CESEM) Abdou Dahalani. Le lavage en rivière en est une illustration, la culture sur brûlis, une autre.
Protection des zones de captage de l’eau
« La taxe d’aménagement, payée lors du dépôt du permis de construire, est un des outils qui permet de financer des actions de protection des espaces naturels sensibles », expliquait Raïssa Andhum, 3ème VP en charge de l’Aménagement et du Développement durable qui proposait, et faisait adopter, sa reconduction au taux de 1%.
Des conventions seront passées avec des propriétaires publics ou privés en fonction des espaces à protéger, un début d’anticipation et de prise en compte de la protection des richesses de l’île, « ce projet de schéma n’est pas sans rappeler la problématique de l’eau en cours, et singulièrement les politiques de sauvegarde et de protection des zones de captage de la ressource », glissait le CESEM.
Il appelait pour la rédaction du Schéma à laisser une large part à la concertation des acteurs associatifs intervenant dans la promotion et la sauvegarde de l’environnement, des institutionnels en charge de la défense de l’environnement, et des acteurs économiques exerçant sur ces milieux sensibles. Comme cela se fait dans les autres départements.
Passer à 70% d’énergies renouvelables
En effet, le CESEM estime que l’enjeu essentiel de ce schéma est « de pouvoir maitriser les espaces sensibles par des politiques d’usages protectrices, et de lutter contre le phénomène de « squatterisation » incontrôlée sur les espaces sensibles, et de punir sévèrement toutes les atteintes à la nature. » L’objectif de préservation se double de celui du développement touristique.
L’autre volet de la séquence Environnement touchait au mix énergétique, puisqu’il s’agissait de valider le projet de la Programmation Pluriannuelle de l’Energie de Mayotte (PPE). Vous savez, les voitures électriques des élus ! Il a été élaboré conjointement par le conseil départemental, l’Etat et les acteurs de l’énergie, « examiné par des experts nationaux », et permet d’envisager « de passer des 5,6% d’énergies renouvelables à 70% d’ici 2030 », rapporte Raïssa Andhum.
Raillée par son collègue d’opposition Nomane Ousseni qui s’étonnait de ne pas voir tous les jours le président Soibahadine au volant d’une électrique, elle évoquait que depuis, les choses s’étaient précisées : « Nous pouvons compter sur 1,9 million d’euros de subventions pour les véhicules électriques ou les stations de recharge, que nous allons bientôt acquérir. »
Les problèmes de stockages de l’énergie solaire sont résolus partout en France, sauf à Mayotte qui attend l’aval de la commission de régulation de l’énergie qui bloque le projet Opéra*, « nous sommes allés plaider ce dossier en notre faveur à Paris », précise l’élue.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
* L’ «Opération pilote énergies renouvelables» consiste en une sorte de pile gigantesque qui se recharge à l’énergie solaire et qui permettrait au réseau électrique mahorais de passer le fameux cap de 30% d’alimentation aux énergies renouvelables
Comments are closed.