Les tours d’eau des 8 communes du sud, “conformément aux engagements de la Ministre des Outre-mer” ont été assouplis dès mardi 28 février, à raison d’un jour sur deux d’alimentation.
Le Préfet de Mayotte, Frédéric Veau, a présidé ce mercredi 1er mars, la 19ᵉ réunion du comité de suivi de la ressource en eau, en présence de tous ses membres. “Le point météorologique confirme que, jamais auparavant, la saison des pluies avait été aussi tardive. Si les précipitations de ces derniers jours ont été bénéfiques, le risque est réel remplissage total des réserves de Combani et Dzoumogné, qui représentent 80 % de l’alimentation en eau du territoire, ne soit pas atteint à la fin de la saison humide. Aujourd’hui, le taux de remplissage de la retenue de Combani est de 45 %, tandis que celui de Dzoumogné se situe à 26 %”, rapporte la préfecture dans un communiqué.
Rappel des mesures du Plan d’urgence Eau
Le Préfet a exposé aux membres du comité les mesures à court et moyen termes du plan urgence Eau dévoilé par Ericka Bareigts en début de semaine :
– Le financement d’achat de bouteilles d’eau et de citernes pour les écoles et, en accord avec les maires, la possibilité de financer l’installation de rampes d’eau supplémentaires.
– Une rotation de tanker pour apporter jusqu’à 500,000m3 d’eau et les études concernant des travaux pérennes permettant, notamment, l’interconnexion des réseaux nord et sud.
– La réhabilitation de huit forages, dont quatre seront opérationnels dès le mois d’août de cette année. Les captages seront optimisés et de petites retenues d’eau en amont et en aval seront réalisées. Enfin, une étude pour la réalisation d’une captation sur la rivière Dembéni sera lancée.
– Le relèvement de la retenue de Combani permettant d’augmenter sa capacité, la construction d’une usine de désalinisation dans le sud du département, de même que les travaux de la 3ᵉ retenue collinaire.
Un effort sur l’octroi de mer
En parallèle, le Préfet a saisi le président du Conseil départemental afin de demander la révision du taux d’octroi de mer sur l’eau. Répondant aux inquiétudes des maires sur le financement de la venue d’un tanker, Frédéric Veau a rappelé l’engagement de l’État sur la prise en charge des équipements par le Fonds Exceptionnel d’Investissement (FEI) et le Fonds européen de développement économique et régionale (FEDER).
La surveillance épidémiologique mise en place par la Cire OI (Cellule Interrégionale d’épidémiologie océan Indien) continue de montrer un nombre plus important de consultation pour des cas de diarrhées dans les régions Centre et Sud touchées par les tours d’eau.
L’engrenage du manque d’eau sur l’hygiène
“Cette situation paraît résulter de la dégradation des conditions d’hygiène liées aux restrictions d’usage et tours d’eau sur l’île. En effet, une eau dont la potabilité n’est pas garantie et des aliments contaminés par l’eau ou les mains sales peuvent être à l’origine de la transmission de maladies comme les gastro-entérites aiguës. Dans les communes concernées par les tours d’eau, la potabilité de l’eau ne peut être garantie au robinet lors de la remise en eau. De plus, le manque d’eau, du fait des restrictions d’usage et des tours d’eau, peut jouer en faveur de l’apparition de cas de gastro-entérites et diarrhées, soit par défaut d’hygiène (lavage des mains insuffisant), soit à cause de l’utilisation d’eaux qui peuvent être fortement contaminées : eau de pluie, eau des rivières ou des puits.” Le lavage des mains ne peut en effet que poser problème lorsqu’il faut manipuler un jerrican avec des mains souillées pour pouvoir les laver.
L’ARS OI rappelle que les eaux de rivière ou de puits peuvent être fortement contaminées et ne doivent donc pas être utilisées pour la boisson, la préparation des aliments et l’hygiène corporelle.
“ATTENTION ! Tant que les tours d’eau se poursuivent, la potabilité de l’eau n’est pas garantie au robinet. Aussi, les recommandations suivantes sont toujours valables :
· Il est recommandé de vous approvisionner aux rampes de distribution d’eau. Cette eau est potable et vous pouvez la stocker dans un récipient propre et fermé.
· Après une coupure d’eau, l’eau du robinet n’est pas potable : il faut la faire bouillir au moins 5 minutes avant de la boire ou de cuisiner.
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