Il a fallu attendre mercredi, le 15 mars, pour que les autorités malgaches déclarent officiellement une partie du pays en état de «sinistre national». Cette déclaration permet, enfin, de débloquer les fonds des partenaires internationaux et de déployer les aides d’urgence internationales alors qu’une semaine après le passage du cyclone Enawo, le bilan provisoire est toujours plus lourd. On parle à présent de 81 morts, 18 disparus et près de 425.000 sinistrés, selon les derniers chiffres du Bureau malgache de gestion des risques et des catastrophes naturelles (BNGRC).
Un avion de l’Unicef a atterri vendredi sur le tarmac de l’aéroport de Tananarive, avec à son bord près de 80 tonnes d’aide humanitaire. Il faut dire que les enfants subissent de plein fouet les conséquences du cyclone: 700 écoles sont à reconstruire et le ministère malgache de l’Edaction nationale a établi un total de 2.000 salles de classes inondées, endommagées ou totalement détruites, privant de cours près de 60.000 élèves.
«Le Malin» sur zone
«Nous avons des tentes pour des écoles temporaires et des kits scolaires. Ce qui nous inquiète le plus c’est le risque de transmission de maladie, alors il y a des médicaments, surtout contre le paludisme et la diarrhée», explique Matthew Conway, porte-parole de l’Unicef à Madagascar, à nos confrères de RFI.
Le patrouilleur français «Le Malin» achemine également du fret humanitaire depuis La Réunion vers Madagascar. Les Forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) viennent appuyer le déploiement de la PIROI, la Plateforme d’Intervention régionale de l’océan Indien, gérée par la Croix-Rouge française. L’équipage du patrouilleur a chargé 45 tonnes de fret humanitaire composé de 2.300 kits de reconstruction de l’habitat.
Inquiétudes sur l’agriculture
Et les dons se multiplient en provenance de la diaspora mais aussi de différents pays. Le gouvernement mauricien a décidé par exemple de faire un don de 10 millions de Roupies (263.000 euros) à Madagascar pour aider à la reconstruction. La Chine offre un don en nature de 13.500 euros, composé surtout de riz et d’huile alimentaire pour répondre aux besoins les plus urgents de la population.
Les entreprises malgaches sont également en première ligne dans une mobilisation citoyenne. Ainsi, les salariés de l’opérateur téléphonique Orange offrent des repas solidaires à plus de 500 sinistrés à Antananarivo durant trois jours, dans trois quartiers de la capitale.
Outre l’urgence, Madagascar s’inquiète aussi pour la saison agricole aussi bien pour les productions locales que celles destinées à l’exportation. Par exemple, le cyclone Enawo aurait endommagé ou détruit jusqu’à 30% des plants de vanille à Madagascar, le premier producteur mondial. Les spécialistes s’attendent à des prix élevés et une vanille de médiocre qualité.
RR
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