«Il faut que la justice apporte une réponse forte et rapide. On est à bout». Thierry Lizola du syndicat Alliance Police nationale, ne mâche pas ses mots après l’agression de fonctionnaires de la PAF, dimanche soir dans la zone d’embarquement de l’aéroport de Mayotte.
Les événements, révélés par nos confrères des Nouvelles de Mayotte ce mardi matin, se sont déroulés lors de l’embarquement d’un vol Air Austral. Un passager qui avait passé sans encombre les contrôles de sécurité, aurait ensuite consommé une grande quantité d’alcool, suffisante pour le faire tituber et l’inciter à commettre des dégradations. «L’alcool est une circonstance aggravante, il ne faut jamais l’oublier», souligne Thierry Lizola. Après avoir dégradé du matériel informatique, il s’en pris violemment aux fonctionnaires de la police de l’air et aux frontières. Deux d’entre eux ont été blessés avant que l’individu ne soit maîtrisé. Interpellé, il est sorti de garde à vue ce mardi après-midi. Alors que l’enquête se poursuit, l’individu a été laissé libre avec une demande d’expertise psychiatrique.
«Il y a deux aéroport dans l’actualité: Orly et Mayotte», dénonce Thierry Lizola. «Après ce qui s’est passé à Paris, nous sommes très préoccupés. On est dans un aéroport, dans une zone de sécurité maximale. Et pourtant, on voit, ici aussi, une escalade de la violence. On est dans une culture de la violence où on s’en prend à l’Etat. Et les policiers, qui représentent l’autorité de l’Etat sont en première ligne. Tous les agents de l’Etat sont visés, nous ne sommes pas les seuls, mais nous sommes particulièrement exposés».
«Les limites sont atteintes»
La récente visite à Mayotte du ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux, actuellement mis en cause pour l’emploi de membres de sa famille, n’a pas été de nature à rassurer le syndicat marqué à droite, qui dénonce dans un communiqué les «moyens annoncés qui n’arriveront jamais pour assurer notre mission dans les conditions extrêmes de difficulté. Les limites de notre action sont atteintes par le manque de détermination en moyens et en hommes».
«Le manque de moyens, c’est peut-être quelque chose que l’on rabâche», insiste Thierry Lizola, «mais il faut effectivement nous permettre de répondre à une violence qui monte partout. Il faut aussi une réponse de la justice qui soit à la hauteur. Parce que s’il n’y a pas de réponse forte, demain, l’aéroport peut se transformer en zone de non-droit. Et ce n’est pas acceptable.»
C’est la première fois que de tels incidents sont signalés à l’aéroport de Pamandzi. Ils se sont déroulés au lendemain de l’attaque de militaires déployés à Orly dans le cadre de l’opération sentinelle qui s’est soldée par la mort de l’assaillant.
RR
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