Et si Mayotte et La Réunion avançaient ensemble? C’est le pari de Sada et de la ville de Saint-André qui s’engagent sur une voie inédite et prometteuse. Le sénateur-maire réunionnais Jean-Paul Virapoulé et la maire de Sada Anchya Bamana ont signé une convention de coopération sous l’égide du centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT). L’objectif est de permettre la professionnalisation des agents de la commune mahoraise, un projet de collaboration innovant qui est une première à Mayotte.
«Je suis convaincue qu’à travers une vraie coopération entre nos collectivités que Mayotte trouvera le chemin du développement en profitant de l’expérience de l’Ile de la Réunion», a indiqué Anchya Bamana.
La bonne gestion du personnel est un enjeu essentiel pour Sada, relevé par un rapport accablant de la chambre régionale des comptes (CRC) en novembre dernier. La CRC soulignait qu’à Sada, le personnel est trop nombreux et sa gestion «paraît avoir été négligée» entre 2009 et 2013. Si la commune du sud a besoin de cadres pour avancer dans son développement, le rapport expliquait que le personnel communal est pourtant composé à 98% d’agents de catégorie C et 50% «ont un niveau scolaire très bas.»
Avec cette convention, la commune poursuit la reprise en main de ce dossier sensible. Après avoir mis en place des entretiens d’évaluation, elle passe donc à la création d’un véritable «plan de formation». Ca tombe bien: la CRC jugeait «indispensable» cette professionnalisation des agents pour améliorer la gestion des services.
Formations et stages
La coopération avec Saint-André repose sur une formation des agents au CNFPT suivi d’un «accompagnement renforcé» à travers des stages d’immersion dans la ville réunionnaise. «Les collectivités réunionnaises qui ont plus d’expérience pourront ainsi permettre aux agents de Sada de s’ouvrir aux outils de travail de leurs homologues de Saint André», explique Anchya Bamana.
Ensuite, Sada espère se doter «des bons outils» pour apporter des réponses adaptées aux diverses situations dont sont confrontés les agents sur Mayotte. Avec cette convention enfin, Sada veut disposer d’un «accompagnement efficace, lisible, souple et adapté pour les bénéficiaires, les agents de Sada mais aussi ceux de Saint André qui découvriront le territoire mahorais avec ses contraintes et l’ingéniosité des agents sur place».
Première concrétisation de co-développement
Pour la première fois, les deux départements français de l’océan Indien avancent donc concrètement sur le chemin sis souvent évoqué d’un co-développement, en s’appuyant sur l’une sur l’autre pour enrichir les actions publiques.
«Il faut d’abord former les agents, les accompagner pour apporter le dynamisme sur le territoire de Mayotte», a insisté Jean-Paul Virapoulé, au moment de la signature de cette convention. «Nous sommes prêts pour accompagner l’Ile sœur. A travers ce genre d’initiative, nous améliorerons le cadre de vie de nos concitoyens.»
Jean-Paul Virapoulé a toujours été un fervent défenseur du développement de Mayotte. Il y voit un élément essentiel à l’équilibre régional pour que nos deux îles entrent dans une spirale positive et ne soient pas aspirées par les problèmes sociaux qu’elles peuvent connaître et qui pourraient nuire fortement à leur développement économique et social.
RR
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