Au président Soibahadine présent lors de l’inauguration du QG de campagne du candidat aux législatives Mansour Kamardine, nous avons posé la question du recours possible face à la reculade du gouvernement en matière d’engagements budgétaires pour Mayotte de Manuel Valls : « La rue ! », s’est-il exclamé les mâchoires serrées, réitérant des propos qu’il avait tenu quelques jours auparavant sur une chaine locale. Il avait envoyé aux médias un courrier évocateur.
En faisant un tel aveu d’impuissance face à la reculade budgétaire qui place le département une nouvelle fois dans une situation inconfortable, il donne un sérieux coup de pouce aux candidats LR qu’il soutient, dont l’ancien député et avocat Mansour Kamardine qui se présente aux législatives dans la 2ème circonscription.
Fillon en tête, l’optimisme est de rigueur
Ce dernier évoque une campagne présidentielle inédite où les candidats issus des primaires n’ont pas été qualifiés, et envisage, quelque soit l’issue des urnes, une cohabitation avec Les Républicains : « Je voterai Macron, mais il ne créée pas une véritable adhésion ici à Mayotte, pas plus que Marine Le Pen. Son vote est essentiellement contestataire. » Les deux qualifiés pour le second tour étaient arrivés respectivement en 3ème (19 ,13%) et 2ème (27,28%) position à Mayotte, derrière François Fillon, 32,6%. Ce qui peut se traduire à nouveau dans les urnes et qui incite les candidats locaux à l’optimisme.
En matière de contestation, Mansour Kamardine appelait à l’unité dans son camp, en raison des querelles intestines qui avaient entouré l’investiture des candidats. Ce sont celles d’Elad Chakrina pour la 1ère circonscription et Mansour Kamardine pour la seconde, qui ont été entérinées.
Espoir de cohabitation
« Etant donné la situation de la France, rien n’est joué, et si nous nous organisons bien, les LR pourraient jouer un rôle important lors des élections législatives, et proposer une cohabitation. Je mesure la colère du pays, due à un quinquennat qui s’achève en ayant détruit le pays. Nous ne pouvons continuer dans cette direction, sinon, c’est la révolution », prédit celui qui avait déjà annoncé des tensions sur fond de « guerre civile » liée à l’immigration à Mayotte.
Il va entre autre se retrouver dans la 2ème circonscription, comme en 2012, face à l’actuel député PS Ibrahim Aboubacar qui l’avait emporté de 10% de mieux. Il était alors député sortant, et avait à son crédit le vote de la fin de la polygamie à Mayotte, et l’adoption d’un texte en faveur de la régularisation foncière.
Dans 15 jours, il divulguera son projet pour Mayotte, et d’ici une semaine, le planning des meetings. En attendant, c’est en danses et en prières qu’il a inauguré ce vendredi sa permanence de campagne à Passamainty, dans le quartier Nyambotiti.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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