Trois présidents face à l’Histoire. Ces cérémonies du 8 mai 1945 ont été marquées par la 1ère apparition publique du nouveau président élu Emmanuel Macron sur les Champs Elysées à Paris. Sous l’Arc de Triomphe, avec Nicolas Sarkozy en spectateur privilégié dans la tribune officielle, François Hollande et Emmanuel Macron ont déposé ensemble la gerbe traditionnelle sur la tombe du Soldat inconnu.
C’est le président Hollande qui était venu chercher son successeur quelques minutes plus tôt pour ce 1er geste officiel. C’est ainsi que la Marseillaise puis le Chant des partisans entonné par le chœur de l’armée française, ont donné lieu à un moment d’émotion, un président étant sur le point de quitter le pouvoir, l’autre, les yeux parfois clos, ne masquant rien du poids de la fonction qui l’envahissait.
Puis tous deux ont signé le livre d’or et salué les anciens combattants et les «gardiens de la flamme» du souvenir, ravivée chaque soir à 18h30 précises.
La journée a également été très politique pour Emmanuel Macron. Si rien n’a encore filtré des tractations intenses qui s’amorcent en coulisse, le futur Premier ministre du nouveau président doit être déjà prévenu de ses nouvelles fonctions. «Son téléphone va carilloner», avait prévenu hier dimanche soir Richard Ferrand, un proche d’Emmanuel Macron. Car le temps est déjà venu du travail de composition du premier gouvernement Macron.
Des félicitations du monde entier
On saura déjà très vite qui n’en sera pas: le nom de celui qui remplacera l’ancien ministre de l’économie à la tête du mouvement En Marche! doit être connu en fin de journée. «Je n’aurai pas d’état de grâce», a lui-même prévenu Emmanuel Macron dès vendredi, anticipant la mobilisation particulière qui allait le porter au pouvoir face à Marine Le Pen.
La présidente (en congé) du Front national, elle, s’est réjouie de ses résultats, après avoir réuni 10,6 millions de voix sur sa candidature. Malgré sa nette défaite, son résultat est «historique et massif» pour un parti qu’elle qualifie de «première force d’opposition».
A l’étranger, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et la chancelière allemande Angela Merkel, première dirigeante avec qui s’est entretenu avec Emmanuel Macron après son élection, ont salué une bonne nouvelle pour l’Europe. Le président américain Donald Trump a félicité le vainqueur pour sa «large victoire» et exprimé sa «hâte de travailler avec lui».
Un parcours qui impressionne
Partout, la presse internationale salue une victoire qui «rassure ceux qui craignaient que la France ne devienne le prochain pays à succomber aux sirènes du populisme, du nationaliste et de l’anti-mondialisation» pour le New York Times.
Dans notre région aussi, le nouveau président français fait couler beaucoup d’encre. «L’élection de Macron fait rêver les Malgaches», explique par exemple la Tribune de Madagascar. «Quel que soit le point de vue sur sa vision politique ou sa personnalité, le parcours d’Emmanuel Macron ne peut que forcer le respect. Malgré une carrière professionnelle plus qu’honorable, il est politiquement parti de ‘pas grand-chose’ il y a un an», souligne le journal.
Une semaine avant de s’installer
Commence également une délicate équation pour le nouveau président, celle des candidatures aux législatives. Selon deux sondages publiés après les résultats, En Marche! recueillerait nationalement entre 24% et 26% des intentions de vote aux élections législatives, devant Les Républicains (22%), le Front national (21-22%), la France insoumise (13%-15%) et le PS (8-9%).
La passation de pouvoirs avec le président élu Emmanuel Macron aura lieu dimanche à l’Elysée. Le mandat de François Hollande expire en effet officiellement dimanche prochain. D’ici là, les deux présidents se retrouveront une nouvelle fois mercredi, pour la Journée nationale des mémoires de l’esclavage, juste après le dernier Conseil des ministres du quinquennat Hollande.
RR
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