« Je suis ambassadeur de la Thaïlande, je vais vous exposer la position de mon pays sur les tensions actuelles dans le sud-est asiatique », c’est l’introduction de l’un des 50 lycéens sélectionnés lors d’une simulation d’une session exceptionnelle du Conseil de sécurité des Nations Unies. Ils arrivent des sections de ES et de L, des lycées de Sada, de Dembéni, de Petite Terre et du lycée Bamana de Mamoudzou où se tiennent les séances.
« Nous avons produit un faux Journal télévisé sur une situation de tension fictive en Asie du sud-est, mais proche d’une situation possible », déclare non sans ironie Louis Bernard, créateur du cabinet Crisotech basé à Paris, qui, comme son nom l’indique, s’est spécialisée dans les techniques de gestion de crise. Il était venu il y a 3 mois dans le cadre de son cycle de formation des recteurs aux situations de crise.
L’objectif est multiple à l’entendre, « à la fois réviser le Bac, toucher du doigt les relations internationales en prenant conscience de l’importance de l’humain, et se sentir à l’aise lors d’une prise de parole en public. »
Troc au sein du « machin »
Trois groupes de lycéens sont formés, « tous bénévoles, sans critères de sélection particulière », assure un professeur d’histoire-géographie du lycée de Petite Terre. Pour Louis Bernard, le plus difficile est de trouver un compromis, « ils doivent dénicher les éléments sur lesquels ils peuvent céder pour arriver à un accord. » Un sorte de troc de haut vol, « ça désacralise les Nations Unies. » Le général de Gaulle y avait déjà participé en l’appelant « le machin » pour en dénoncer l’inutilité.
Des fiches de rôle ont donc été distribuées, attribuant un pays et donc, un positionnement à chacun. Une résolution négociée devra se dégager.
A l’issue de cette première journée, les meilleures équipes seront désignées par l’équipe d’animation et une nouvelle session du Conseil de Sécurité sera organisée ce mardi au conseil départemental, « ils ne savent pas encore que la situation s’est aggravée pendant la nuit, avec le crash entre deux avions américain et chinois », glisse le stratège en crise politique, qui a suivi des études à Sciences Po.
« C’est enrichissant par rapport à notre programme d’histoire géographie », réagissent à la sortie Saïd Enfane, Hermann et Fahime, « c’est stimulant, car on se rend compte que beaucoup de monde compte sur nous, sur la manière dont on va défendre à la fois le pays et la paix ».
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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