C’est une réflexion ministérielle qui est venue de Najat Vallaud-Belkacem lorsqu’elle a transformé le cycle 3 du premier degré en CM1-CM2-6ème. C’était la première fois en 2015 qu’un cycle d’enseignement chevauchait 2 établissements différents, l’école et le collège. Or, au collège, les élèves ont la possibilité, s’ils le souhaitent, de s’inscrire en sport scolaire, au sein d’associations chapeautées par l’UNSS, elle-même présidée en local par la vice-recteur, et au niveau national, par la ministre.
Cette dernière a souhaité pousser l’expérimentation du 3ème cycle jusqu’au sport, en intégrant au sein de l’UNSS les CM1 et CM2. Cinq académies ont été sélectionnées, Versailles, Montpellier, la Corse, la Martinique et Mayotte. Avec comme challenge, d’étudier l’impact de la pratique du sport sur le niveau scolaire des élèves. Ce qui a Mayotte s’est traduit par l’évaluation de la maîtrise du français.
Depuis 2015, ce sont ainsi 8.500 élèves sur les 13.000 que comptent les CM1/CM2, qui ont participé à l’un des évènements UNSS, et 125 enseignants du premier degré formés à cet effet par Valérie Cruz, Conseillère pédagogique d’EPS. Le tout financé par l’Education nationale. Ce ne sont que des événements sportifs sporadiques, car pour l’instant, le 1er degré n’a pas de temps réservé au sport scolaire à Mayotte, qui se pratique sur les horaires réservés à l’EPS (Education Physique et sportive).
L’UNSS de Mayotte : une des plus grosse de France
« L’USEP, l’Union Sportive des Ecoles Primaires n’existait plus depuis plusieurs années, nous venons de la faire renaître ce 21 avril 2017 », précise Nathalie Costantini, la vice-recteur, aux média invités pour célébrer à la fois cette naissance et le point détape de l’expérimentation.
Si en métropole le sport scolaire UNSS est souvent un apport supplémentaire à une pratique sportive déjà ancrée, à Mayotte, il joue un rôle de premier ordre : « Avec nos 10.000 licenciés UNSS ici, nous sommes une des premières de France, et en tout cas la première en section féminine », indique Nathalie Costantini, qui l’explique, « il n’y a pas beaucoup de concurrence sur le périscolaire à Mayotte. »
Pour Hervé Curat, Directeur de l’UNSS à Mayotte, l’impact ne fait aucun doute, qu’ils soient déjà bons élèves ou pas, « en métropole les licenciés à l’UNSS réussissent mieux que les autres. » Et si à Mayotte, l’évaluation de l’opération est plus intuitive que formelle pour l’instant, la vice-recteur note « une expression plus fluide chez les enfants qui pratiquent que chez les autres. De manière générale, les enfants souffrent ici d’un manque de confiance en eux, que le sport et les échanges avec les autres tranches d’âge, aide à combler. »
Mariage annoncé pour le nouveau-né
La mission est remplie pour le vice-rectorat et l’UNSS qui devaient transmettre un projet bouclé au ministère de l’Education nationale, pour éventuelle reconduction de la nouvelle équipe gouvernementale, « avec un document écrit, et un film « Dji Hodariché » (« Entraîne-toi !), récapitulant les différentes actions. » On y voit des jeunes filles habillées de façon traditionnelle se changer en footballeuse avec shorts et chaussettes, de quoi épater les destinataires à Paris !
Le projet ne concerne pas seulement les scolaires, mais aussi les jeunes arbitres, les jeunes secouristes, etc.
Comme tout nouveau-né, l’USEP ne marche pas encore, puisque, contrairement au second degré où c’est obligatoire, les écoles du 1er degré, sous la responsabilité du maire, devront faire la démarche d’adhérer ou pas au sport scolaire. « Pour leur laisser du temps, nous continuons la filiation avec l’UNSS, car cela implique une organisation de leur part », souligne la vice-recteur.
Et son mariage est déjà annoncé, puisque selon Hervé Curat, « nous unirons un jour UNSS et USEP, très certainement sous le label ’Sport scolaire’ »
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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