Mayotte n’en est qu’au prélude d’une gestion efficace des déchets. L’île s’est dotée il y a peu d’un syndicat centralisant la collecte et la gestion des déchets, le SIDEVAM 976, et les nombreux tas d’immondices qui attirent poules, rats et chien errants, sont encore bien présents. Les déchets de soins ne font pas abstraction de cette déficiente organisation.
DASTRI, un éco-organisme à vocation sanitaire, vient nous rappeler les enjeux et les risques des « déchets perforants », entendez les seringues et autres objets pointus médicaux que l’ont retrouve encore massivement dans nos poubelles. L’objectif est de soustraire les déchets perforants du circuit des déchets ménagers pour assurer la sécurité des agents de collecte et de tri. Mais pas seulement, quand on voit quotidiennement des enfants fouiller dans les poubelles à Mayotte.
Contamination possible
Un risque d’autant plus grave pour les jeunes que l’éco-organisme met en garde : « Il arrive qu’un agent de collecte ou de tri se pique avec un déchet de soin perforant jeté dans la poubelle. Il fait alors l’objet d’un traitement médical préventif et d’un suivi très lourd. Et ce traitement ne permet pas toujours d’écarter le risque de contamination. »
A Mayotte, le taux de collecte de ces déchets est de 23% au 1er trimestre 2017, il est de 77% en métropole, soit 17 points de plus que l’objectif initialement fixé par les pouvoirs publics. Nous sommes loin donc d’être de bons élèves.
Un potentiel de collecte encore considérable pour DASTRI dont l’action est entièrement financée par les industriels de santé. Il s’engage à accompagner les Mahorais « afin qu’ils adoptent ce geste citoyen et qu’ils s’impliquent davantage dans le tri des déchets de soins perforants. »
25 points de collecte
Du 13 au 16 juin prochain, Laurence Bouret, Déléguée Générale de DASTRI, sera présente sur l’île afin de rencontrer les acteurs locaux pour échanger sur le dispositif. L’objectif est de renforcer la sensibilisation des populations et des acteurs relais à cet enjeu de santé publique.
Toutes les pharmacies distribuent des boites à aiguilles jaunes à couvercle vert gratuitement aux patients en auto-traitement (21 pathologies concernées) et aux utilisateurs d’autotests de diagnostic de maladies infectieuses transmissibles. Une fois pleines les boîtes à aiguilles DASTRI doivent être rapportées dans un des 25 points de collecte volontaires de l’île géo-localisables via le site dastri.fr
L’écart avec la moyenne nationale a incité l’éco-organisme à regarder de plus prés le contexte local. Une étude ethnographique et sociologique va être menée, annonce-t-il dans un communiqué. Entretien avec les acteurs locaux, ressorts psychosociologiques de l’absence de geste de tri… « Le but étant de comprendre les spécificités du territoire et les freins locaux afin d’améliorer le dispositif ».
L’éco-organisme a été agréé pour la deuxième fois en décembre 2016.
A.P-L.
Le Journal de Mayotte
Comments are closed.