Les gendarmes de la section de recherches de Saint-Denis continuent d’exploiter les nombreuses informations à leur disposition pour identifier le binôme infernal qui a ouvert le feu à trois reprises sur le vigile du Super U de Saint-Paul (La Réunion) jeudi soir. L’homme a été blessé à la cuisse, au thorax et très grièvement au bras. Pour l’heure, les malfrats sont toujours dans la nature et donc, l’enquête se poursuit.
Jeudi soir, les braqueurs de ce supermarché sont repartis sans butin mais ils ont bien failli semer la mort. Il est environ 20 heures lorsque l’enseigne Super U, à deux pas de la gare routière et du vaste bâtiment du conservatoire régional, a vu partir ses derniers clients après la fermeture. Dans la foulée, le personnel est lui aussi rentré chez lui pour l’essentiel. Le grand parking éclairé par l’enseigne est alors presque vide.
Une journée de forte affluence s’achève et à l’intérieur, il ne reste que trois membres du personnel à s’activer encore. Le gérant et la chef caissière, flanqués d’un des deux vigiles de service, mettent la main aux dernières tâches qui consistent à ramener les liquidités collectées dans les caisses jusqu’à la partie administrative située à l’étage de l’établissement. Pour ce faire, il n’y a pas d’accès direct depuis le magasin d’alimentation. Il faut à tout prix passer par la cour arrière et gravir les marches de l’escalier métallique extérieur.
A bout portant
Le trio chemine dans le couloir qui mène aux vestiaires du personnel et surtout aux bureaux de la direction. La caissière en chef est en tête. Son chef se trouve quelques mètres derrière elle. Le vigile – un type particulièrement baraqué – ferme la marche. C’est alors que surgissant de nulle part, deux individus pressent le pas à leur suite. Les deux hommes dissimulent leurs visages derrière des foulards et sous des capuches rabattues.
Ils sont armés. L’un d’eux serre dans ses mains un fusil à pompe. La suite prouve qu’ils sont particulièrement déterminés et extrêmement violent. Sans crier gare, le canon du fusil crache une cartouche de plombs pour gros gibier. Un deuxième puis un troisième coup de fusil claquent dans le couloir dans un bruit assourdissant. L’un des malfrats n’hésite pas à ouvrir le feu sur le vigile qui s’écroule, stoppé net dans sa progression. Le malheureux est touché par les trois décharges tirées à bout portant.
La fuite, les mains vides
Tandis qu’il s’écroule au sol, les braqueurs prennent en chasse le responsable du magasin qui, par chance, parvient à leur échapper et à trouver une sortie pour s’extraire du piège. La chef caissière, terrorisée, trouve refuge dans un bureau où elle s’enferme. Finalement, les deux voyous prennent l’option de fuir sans butin, laissant derrière eux le vigile, très grièvement blessé.
Les premiers gendarmes arrivés sur place sécurisent les abords du magasin et recueillent le vigile blessé. L’homme, en dépit de sa souffrance et du sang qu’il perd en abondance, a trouvé la force de gagner la sortie pour aller de lui-même à la rencontre des secours, avant que les forces de sécurité puissent investir les lieux. Ses jours ne sont pas en danger mais il risque d’en garder de très graves séquelles.
La crainte d’un nouveau passage à l’acte
Aux environs de 22 heures, les gendarmes les plus rompus aux situations de crise à La Réunion pénètrent dans le supermarché. Chaque recoin est exploré jusqu’à ce que les hommes du GIGN délivrent enfin la caissière en chef. Elle n’a pas une égratignure mais elle est en état de choc extrême. Comme le vigile, elle est hospitalisée.
Place maintenant aux techniciens de l’identification criminelle qui passent la scène de crime au peigne fin dans l’espoir de collecter des indices pour retracer les auteurs du vol à main armée. Ce samedi et ce dimanche, les gendarmes de la section de recherches de Saint-Denis ont débuté les auditions. Témoins, personnel et victimes ont été interrogés pour tenter de recueillir un maximum d’informations sur les braqueurs et leur mode opératoire. Ils vont aussi opérer des recoupements à partir des images de vidéosurveillance et de la téléphonie pour vérifier si des rapprochements sont à faire avec d’autres braquages intervenus récemment à La Réunion.
La crainte est que les deux malfrats passent à nouveau à l’action.
PM, le JDM
Avec le JIR.
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