C’est une affaire “tristement banale et banalement triste” qui était jugée ce mercredi matin au tribunal de Mamoudzou, selon le substitut du procureur Pablo Rieu. Banale dans les faits, mais aux conséquences terribles. Une affaire de conduite sans assurance, et d’accident.
Il faut remonter au 23 novembre 2013. Un habitant de Sada prend le volant et sort de son garage. La voiture, qu’il affirme avoir achetée tout récemment, n’est pas assurée. Le chauffeur donc quitte son garage et tourne à droite. Là il est surpris par un véhicule déjà engagé sur la chaussée. Pour éviter l’impact, le chauffeur fait un brusque écart. Sa voiture quitte la route, traverse un grillage et percute deux jeunes femmes appuyées sur ledit grillage. La première est grièvement blessée. Aux urgences du CHM, le médecin constate une jambe écrasée, avec des os broyés “au stade de l’amputation”. Evassanée, la jeune maman qui n’a pas encore 30 ans subit de nombreuses interventions. Après trois mois d’hospitalisation à la Réunion, les médecins sont parvenus à reconstituer sa jambe. Mais elle ne marchera plus jamais. Son amie s’en sort mieux et se voit prescrire une ITT inférieure à 3 mois.
L’avocate des victimes demande pour la plus sérieusement atteinte 35 000€ de dommages et intérêts, une provision seulement, car l’étendue de son préjudice n’est, quatre ans après le drame, toujours pas quantifiable. Depuis l’accident, clouée au lit, elle n’a toujours rien perçu, l’automobiliste n’étant pas assuré.
Le procureur de son côté réclame l’annulation du permis du chauffard et 120€ d’amende pour le défaut d’assurance.
Le délibéré sera rendu le 20 septembre prochain. Une date tardive pour les victimes, qui voient néanmoins enfin le bout du tunnel, et pourront être enfin indemnisées.
Y.D.
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