Leurs revendications sont propres au CD puisqu’elles concernent prioritairement la délibération de septembre 2009, comme nous l’avait expliqué Askandari Allaoui. « Elle entraine des coupes sombres dans les indemnités de certains agents, dans l’objectif de pouvoir rémunérer ceux qui ont été recrutés dernièrement », explique Saïd Hachim, un cadre de la maison et un des leaders de l’Intersyndicale, faisant référence aux 127 créations de poste décidées lors de la dernière plénière.
Ils ont entamé une première démarche juridique, « auprès d’un cabinet d’avocat réunionnais, nous ne sommes pas satisfaits du travail de ceux qui exercent ici », explique-t-il aux plus de 200 agents rassemblés dans un hémicycle Younoussa Bamana plein à craquer. Il s’agit de déposer plainte pour des décisions indemnitaires qu’ils jugent arbitraires, « n’hésitez pas à nous contacter si vous vous estimez lésés. Si les décisions de justice sont individuelles en fonction des dossiers, il faut mutualiser nos moyens financiers. »
Le président Ramadani liste les avancées
Leurs avocats ont déjà contacté le président du conseil départemental, « pour que l’exécutif revienne sur la décision de septembre 2009, mais les élus ont répondu par la négative », informe-t-il
La grève porte aussi sur la reconstitution des salaires, à l’image du mouvement du 12 septembre, et le bilan du protocole de septembre 2016, en particulier, la mise en place d’une mutuelle, une procédure de recrutement transparente, la révision de la nouvelle réorganisation des services, les dysfonctionnement des instances représentatives du personnel et l’amélioration des conditions de travail.
Un protocole sur lequel le président Ramadani indique dans un courrier du 8 septembre, « travailler depuis quelques semaines avec l’intersyndicale », et expliquant que plusieurs points avaient été concrétisés, comme « les tickets restaurant, la réorganisation des services », ce dernier point faisant justement débat, mais aussi « le maintien de l’indexation, le plan de formation, le rattrapage de promotions internes, la mise en place du CHSCT, la rénovation des PMI, la restauration des photocopieurs, etc. »
Contraintes et bien-être
Le président indique devoir concilier les efforts pour le « bien-être de son personnel », et ceux de « l’équilibre budgétaire ». Des échanges entre les services du conseil départemental et l’intersyndicale ont commencé le 6 septembre, qui a boudé la rencontre du 8, « l’intersyndicale a décliné l’invitation ».
L’annulation de la délibération de 2009 est une condition préalable à tout arrêt du mouvement, « nous bloquerons dès demain les portes du conseil départemental », indiquent les syndicalistes. Qui glissent qu’un rapport de la Chambre régionale des comptes doit sortir, salé pour la gestion du Département, “c’est quasiment mot pour mot notre argumentaire”, assurent-ils.
Anne Perzo-Lafond
Le Journal de Mayotte
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