Malgré quatre témoignages à charge, le prévenu s’est muré dans le déni ce mercredi au tribunal.
Le 17 novembre 2016, le jeune homme manifeste avec d’autres jeunes lors de l’inauguration de la MJC de Sada, reprochant à la municipalité que les jeunes de la commune n’aient “pas été associés” au projet.
Alors que les manifestants tentent d’empêcher la délégation officielle d’accéder à la MJC, les gendarmes se positionnent pour les faire reculer et prévenir tout débordement. Face à eux, un jeune homme se montre particulièrement nerveux. Dès lors, deux versions s’opposent. La première, celle qui mène au tribunal, c’est celle de deux gendarmes mahorais qui affirment avoir été copieusement injuriés et menacés par ce manifestant. “Pauvres macaques”, “idiots de gendarmes” font partie des injures. Les menaces sont plus violentes. “Si je te croise en dehors de ton service, je te fais la peau, je te sors les tripes”.
Des propos en partie corroborés par le témoignage de deux policiers municipaux présents ce jour-là.
Malgré cela, le prévenu nie farouchement. “J’étais agité, mais à aucun moment je n’ai formulé de menaces ou d’insultes, les gendarmes sont là pour maintenir l’ordre, je ne vois pas pourquoi je m’en prendrais à eux. Si j’avais quelque-chose à reprocher, c’était à la municipalité”
Chacun des deux gendarmes s’est constitué partie civile et réclame 2000€ de dommages et intérêts.
La substitut du procureur réclame 6 mois de prison avec sursis, et dénonce “la mauvaise foi” du prévenu.
Elle avance son seul antécédent connu : la semaine précédente, il comparaissait pour n’avoir pas payé 2000€ de dette à la SNCF. La veille de l’audience, il versait 50€. Pourtant, il était supposé pouvoir rembourser plus vite selon le parquet qui note que l’homme travaille à l’aéroport.
Un poste qui nécessite un agrément de la préfecture, que le parquet s’engage à “lui faire retirer” en cas de condamnation.
Une condamnation qui est tombée durement, puisque le prévenu écope de 6 mois de prison avec sursis, et 750€ de dommages et intérêts pour chacun des deux gendarmes. L’avenir de son emploi est désormais entre les mains de la préfecture.
Y.D.
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