Qui n’a pas été confronté aux hésitations d’un ou d’une serveuse dans un restaurant mahorais en réponse à une interrogation pourtant légitime sur le menu ou le vin raccord avec vos gambas ? Si en dix ans le professionnalisme a fait un grand bond en avant, la marge avec est encore grande pour atteindre les étoiles dont veulent se doter certaines intercommunalités en matière de restauration.
Le centre de formation DAESA sis à Dembéni relève le challenge en proposant plusieurs formations dans un pays anglophone, le Kénya. Financée par la DAFPI du conseil départemental et LADOM en charge de la mobilité, l’opération a permis l’envoi de 6 jeunes en stage d’immersion linguistique dans les métiers du Tourisme, de l’hôtellerie et de la restauration. Pendant 3 mois, ils vont suivre les cours au Boma International Hospitality Collège, qui comprend deux complexes hôteliers de 3 et 5 étoiles.
Recruté par Air Madagascar
Auparavant, les 6 jeunes issus de la formation Titre professionnel Réceptionniste en hôtellerie de la SAS DAESA avaient suivi une formation de remise à niveau en anglais pendant deux mois avant leur départ pour 3 mois d’immersion au Kenya. L’objectif était de développer leurs compétences linguistiques tout en se formant aux standards internationaux en matière de tourisme, au milieu des étudiants anglophones de la zone, Nigérians, Kényans, Malgaches, Sud-Africains, etc.
« C’est une vraie réussite », se réjouit Tafara Houssaini, en évoquant les emplois qu’ont décroché les jeunes ensuite : « Ils sont revenus avec un très bon niveau d’anglais et de nouvelles compétences professionnelles qui leur a permis de se positionner sur le marché local sans difficulté. L’une d’elle, Anita est à ce jour en poste à Air Madagascar. Et son implication pendant son séjour à Boma, n’est pas passée inaperçu, elle est présente sur toutes les plaquettes publicitaires de l’école et de l’Hôtel ! »
Entendre le concept
On compte aussi une collaboratrice des Céméa sur le programme « Apprendre et jouer », le seul garçon de l’équipe, Wirdane, travaille en partenariat avec le CDTM comme traducteur lors des arrivées de touristes anglophone.
Les frais de la formation, « 3.000 euros par stagiaire », ont été avancés par DAESA, et remboursé par le conseil départemental.
En réponse à ce succès, l’organisme de formation réitère : « Un nouveau groupe a commencé sa période de stage le lundi 9 octobre dernier dans le même établissement après deux jours d’observation qui leur a permis de très vite s’intégrer et comprendre le défi à relever. »
Pour l’instant, seule la DAESA propose cette action. Et Tafara Houssaini voit déjà plus loin, « nous allons diversifier les activités pour proposer d’autres débouchés avec des stages semblables, chez des professionnels du portuaire ou aéroportuaire par exemple. »
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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