Outre la distribution des kits blocs notes-agenda, il s’agissait de choisir le logo qui s’affichera sur les bus du projet de transport en commun porté par l’intercommunalité Mamoudzou-Dembéni, la CADEMA. Ça commence mal, le maire junior ne semble pas être le digne fils de son père Mohamed Moindjee en charge de l’Aménagement et des transports de la mairie de Mamoudzou, « je préfère utiliser la voiture privée que les transports en commun, c’est plus pratique ! », lâche-t-il.
L’avantage d’assister à un conseil junior pour les médias, c’est de ne pas assister à des envolées lyriques sans objectifs précis, pour aller droit au but, avec des questions pratiques. « En combien de temps va aboutir le projet ? », « Comment allez-vous élargir les routes pour créer une voie supplémentaire réservée aux bus, alors qu’il y a des sociétés le long de la route à Kawéni ?! »… Les questions sortent timidement encouragées par Mohamed Hamissi Zainouddini, auteur du projet de réseau de transport en commun du nord (Jumbo), au sud (Dembéni) « n’hésitez pas à donner votre avis, vous êtes les utilisateurs de demain ! ». Le nom de Caribus est un mix astucieux entre le transport et Caribou (Bienvenu en shimaoré).
Mayotte entre caniveaux et MJC
Les 3 lignes de bus n’intègrent pas encore Dembéni, le projet ayant été réalisé avant la création de l’interco, mais les jeunes en apprendront la philosophie : le rôle social, « qui est de garantir un droit au transport à moindre coût, inférieur à ce que vous dépenseriez pour un taxi », un rôle de protection de l’environnement, « 80 personnes dans un bus, c’est autant de véhicules en moins sur la route, et donc de pollution évitée », et l’aménagement des quartiers qui va en découler.
Les diapos révèlent un Grand Mamoudzou transformé sur plusieurs tronçons. Un projet de longue haleine avoue Mohamed Hamissi, « nous avons répondu au premier appel à projet national en 2012, depuis, nous pouvons avoir accès aux fonds européens. Les élargissements de route vont demander de longues négociations à Kawéni où les terrains appartiennent à l’Etat, au conseil départemental ou à des privés. C’est la première fois qu’un projet d’une telle ampleur est réalisé à Mayotte où on sait plutôt construire des caniveaux ou des MJC ! »
Les deux logos de Caribus sont livrés à leurs critiques. Le premier, une fleur d’ylang en guise de gente de roue est sévèrement critiqué, « je n’aime pas la police de caractère », « pourquoi on ne mettrait pas plutôt un hippocampe à la place du S à la fin ?! », « ou un signe qui n’existerait qu’à Mayotte ! ». Le second passe mieux, mais ce n’est pas le coup de foudre.
Les aînés pourraient bien devoir revoir leur copie !…
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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