A Mayotte, selon les chiffres que nous a fournis la préfecture, l’enveloppe s’est réduite de 3.800 à 2.750 pour ces contrats largement aidés par l’Etat et qui doivent permettre à terme une insertion professionnelle pour les bénéficiaires. Les Antilles avaient obtenu de la ministre des Outre-mer un maintien des quotas 2016 en agitant la menace du boycott des Assises des Outre-mer.
A Mayotte, les forces sont parties au combat en ordre dispersé. Le président de l’Association des Maires de Mayotte Saïd Omar Oili avait saisi sans succès les parlementaires par une question orale, provoquant des réactions de sauve-qui-peut chez les maires.
Anchya Bamana, la première magistrate de la commune de Sada, a ainsi saisi la ministre des Outre-mer de son côté (Lire Saisine MOM OCT2017). Grâce à un recadrage de sa gestion, la commune est sortie du rouge, mais sa situation reste fragile. Son courrier donne un bon aperçu des désastres qui attendent l’ensemble des communes de Mayotte, d’autant que la maire, a joué le jeu de la formation des ces contrats aidés, c’est assez rare pour le noter.
« Personne ne bouge vraiment »
Elle y décrit les secteurs bénéficiaires des 89 agents en contrats uniques d’insertion (CUI) chez elle. Et constate depuis le mois d’août la déliquescence des politiques mises en place et les impacts sur les écoles « qui ne sont plus entretenues », sur l’insalubrité urbaine, sur les actions de police municipale, sur la collecte des déchets par le SIDEVAM…
Se voulant rassembleur, Issa Issa Abdou que nous avons joint au téléphone souhaite que les doléances soient portées « au nom de l’ensemble des communes, car personne ne bouge vraiment ».
Pour obtenir le maintien à 3.800 emplois aidés, il va falloir que les parlementaires frappent aux bonnes portes et vite tant qu’ils sont à Paris, le projet de loi de finances 2018 étant en fin d’examen. Ils sont en effet reçus ce lundi avec le président du Conseil départemental par Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, à propos de la suite à donner à la feuille de route Franco-comorienne.
Comme nous l’avons écrit, c’est désormais d’une voix éraillée et non plus unique, que parlent les élus du département. Le report de la rentrée scolaire par le maire de Mamoudzou faute de CUI en nombre suffisant pourrait avoir « un effet « boule de neige » sur tout l’île », selon Issa Abdou.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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