C’est sous les projecteurs d’une avancée de scène en L, tout de damier noir et blanc vêtue, entouré d’invités VIP et d’adeptes de la mode, qu’ont défilé les mannequins.
Une ambiance moins boite de sardine que la place de la République qui se faisait trop petite, mais des sièges qui ne demandaient en retour qu’à être remplis. Malgré tout, 500 places ont été vendues, et 150 VIP, selon la présidente de l’association organisatrice ALCOI Wardat Monjoin.
Qui espère que le Salon puisse trouver un second souffle et ne plus être porté à bout de bras par une poignée de passionné(e)s, « le Salon doit être parrainé ou trouver un partenariat public privé ». Justement, on parlait ce samedi mécénat à la BGE, et s’il faut commencer par un bout, c’est bien par l’accompagnement de l’existant. Pitoyable d’entendre parler d’un prix de 150€ pour un lauréat, quand un billet d’avion pour commercialiser ses créations lui serait profitable… Mécènes ou sponsors, réveillez-vous !
Des robes solaires
Le Salon de la mode a fait ses preuves, mais justement pas encore jusqu’à profiter de filières de coutures et haute couture solides. Pourtant les talents comme les autres années explosaient sous les étoiles, en provenance des pays de la région, qui raflèrent d’ailleurs tous les prix. C’est que Mayotte manque parfois d’audace, surtout que le défi imposait cette année de se projeter en 2050 sous le thème « La mode du futur ».
Peu ont relevé le défi, et il faut souligner la robe tube argentée agrémentée de panneaux solaires de la réunionnaise Chantale Kassamaly, la robe au mélange de modernité et de shiromani des élèves du collège de Dembéni ou les diodes lumineuses et connectées de l’anjouanais Youssouf Hassane, Hassymora couture, qui remportait d’ailleurs le 2ème prix. Il bénéficiera d’un point de vente hors pair pendant une semaine, hébergé par « Sur la Terre comme au ciel » de Zélia, à Montmartre.
Le 3ème prix était attribué à Moina couture, d’Anjouan, pour sa robe araignée, et le 1er à la Réunionnaise Nadine Nectoux, Tibabouk, qui va collaborer pendant un an avec un jeune styliste mahorais, Chamsidine Azdine, marques « Futur toucher le luxe français » et « Rozna sport », dont les tenues ont défilé en extra.
Insultant crew fait le buzz
Notre coup de cœur de la soirée va sans hésiter à un tout jeune créateur malgache de 26 ans, Tantely R, pour sa collection qui se drape dans une même tonalité verte, mais déclinée en jupes courte ou longue, et en pantalon de tailleur, des tenues doublées intérieur soie, « la soie une des richesse de Madagascar », appuyait Jane, l’entrainante animatrice de la soirée, qui tentait d’entrainer dans son sillage un public de fin de semaine qui ne demandait qu’à la suivre.
D’ailleurs il ne s’y est pas trompé dès les premières figures de hip hop de Insultant crew, accueilli sous les ovations, sur une chorégraphie exigeante au rythme soutenu, et un physique d’acier des membres du groupe. On en aurait redemandé…
Le sourire de fin de soirée, c’est la surprise made by Trévani d’un petit feu d’artifice histoire de finir avec la tête dans les cieux… du futur.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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