Samedi, des centaines de personnes se sont rendues place de la République pour se renseigner sur le diabète.
Sur le stand du CHM, habitué de cette manifestation annuelle, il y avait du changement. “Cette année, on a voulu parler de l’hydratation, explique Béatrice Andrien, nutritionniste. En effet, on ne parle pas assez de l’hydratation, et de comment bien boire, sans trop de sucres. Les repas sont importants mais l’hydratation, c’est tout au long de la journée, et on ne pense pas toujours que ça peut être dangereux.”
A côté, deux animatrices gèrent un stand sur lequel apparaissent diverses boissons du quotidien, auxquelles les passants doivent associer un certain nombre de cuillers de sucre, afin de déterminer combien elles en contiennent. Pas si simple. “Globalement, les gens sont assez sensibilisés, note la nutritionniste qui a bien observé la 40aine de joueurs à s’être présentés au cours de la matinée. Mais ils se trompent facilement sur la quantité de sucre dans les jus de fruits. Ça permet de remettre le message au clair.”
Gare aux sodas
Car ces jus, notamment ceux faits maisons, jouissent d’une bonne image dans l’imaginaire collectif, alimentée par les campagnes “Cinq fruits et légumes par jour”. Mais les jus contiennent beaucoup de sucre et sont à consommer avec modération, surtout les jus maisons, comme ceux au tamarin, dans lesquels l’apport en sucre est souvent très important. Ils rejoignent les sodas dans la liste des produits à risque.
Alors quelles boissons privilégier ? “L’eau bien sur, plate, gazeuse, peu importe. Mais aussi les infusions, thés et café léger, à condition de ne pas les sucrer. Pour les boissons sucrées, rien n’est interdit, poursuit la professionnelle de l’hôpital, mais en petite quantité.”
Non loin de là, le stand de l’IREPS avait également innové avec de nouvelles affiches qui reprennent les messages de sensibilisation, mais avec des produits que l’on trouve à Mayotte.
Dans l’après-midi, des démonstrations de débaa ont été présentées sous la forme d’un concours, dont des gagnantes verront leur chanson adaptées à un clip de prévention. La chorégraphe Elena Bertuzzi a fait “un travail de coordination avec les groupes autour de mots clé et de messages de santé.”
L’idée était de partir du postulat que “c’est à travers les femmes que passe l’éducation à l’alimentation” explique Asma Bacar, directrice du Réseau Diabète Mayotte. L’urgence selon elle est de faire face aux “habitudes de consommation installées avec la départementalisation. Il y a eu beaucoup de changements, l’arrivée de produits industriels. On voit par exemple qu’offrir des boissons en canettes est devenu un symbole de capacité d’accueil lors des mariages. Ca fait des dégâts. Mais la population recommence à avoir de bons gestes, on a des produits locaux à valoriser. Il reste du chemin, mais le travail qui est fait porte ses fruits.
Y.D.
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