Les odeurs nauséabondes qui émanent de la décharge Hamaha polluent la vie des habitants de Kawéni au sens propre et figuré. Des dépôts à ciel ouvert illégaux, attaqués par deux actions.
Sous le titre «Déchets: Les pouvoirs publics sont silencieux, réagissons !», les Naturalistes annoncent dans leur dernière lettre leur intention de déposer plainte, «et de porter l’affaire devant la Commission européenne si nécessaire». Rien n’est encore fait mais ils se disent «agacés par le silence du préfet qui n’a pas daigné répondre au courrier que lui avait adressé France nature Environnement», nous précisait Michel Charpentier, des Naturalistes de Mayotte.
Ces deux associations portent en commun le problème des décharges publiques à ciel ouvert, «désormais en totale illégalité depuis le 1er janvier», selon les normes européennes. Et ce, au moment même où une pétition est lancée par les habitants voisins de la décharge Hamaha de Kawéni. Une odeur pestilentielle sévit en effet depuis quelques jours, phénomène récurrent et particulièrement insupportable.
Patrick Batagowski, directeur de Parabole Mayotte, qui en est l’auteur interpelle le préfet, l’Agence régionale de Santé, Medetram, le sénateur maire de Mamoudzou, le Conseil général, sur «les odeurs nauséabondes, éventuelles poussières microbiennes, virus et bactéries étant véhiculés par les vents et pouvant engendrer potentiellement des maladies». Il demande en conséquence à l’ARS une analyse de l’air, «et qu’elle soit publiée !» nous informait-il par téléphone.
Actuellement, un peu plus de 300 signatures auraient été recueillies selon lui, «commerçants et particuliers sont concernés alors que mes employés reçoivent les clients avec un masque!»
Si la pétition ne concerne que Mamoudzou, le problème est beaucoup plus vaste. Michel Charpentier informe qu’un médecin de Chirongui a diagnostiqué des problèmes respiratoires chez un enfant, «il les relie à la proximité de la décharge». Ce sont effectivement des brûlis de déchets permanents à Chirongui qui intoxiquent la population.
L’installation de déchets ultimes de Dzoumogné (ISDND) aurait du prendre le relai de ces décharges à ciel ouvert le 1er janvier 2014, mais les problématiques de gestion en ont repoussé l’exploitation officielle au 1er juin.
Anne Perzo-Lafond
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