Les transporteurs exercent depuis deux jours leur droit de retrait après qu’un bus ait été caillassé à Mtsapéré par un jeune mardi soir. Ils demandaient un contournement de la zone à risque que représente le tronçon allant du rond point du Baobab à Mamoudzou jusqu’à Doujani.
Lors d’une rencontre mercredi au conseil départemental, Le délégant du transport scolaire, Didier Fontaine, directeur de Matis, a proposé plusieurs solutions. L’une d’elle a été approuvée, qu’il soumettait aux transporteurs ce jeudi dans l’hémicycle Younoussa Bamana : « Il s’agit de ne pas effectuer de ramassage pendant deux jours sur la zone à risque de Doujani, pour reprendre ensuite. »
Les représentants de la police nationale présents car en charge de cette zone, tombent des nues : « Nous n’étions pas informés de cette décision qui a été prise sans que l’on puisse donner notre avis », expliquaient plutôt mécontents le commandant Demeusy et Thierry Lizola, Bureau partenariat Police nationale. De fait, leur avis n’est pas positif : « Nous n’approuvons pas une solution qui va laisser des centaines de gamins sur le bord de la route, vous allez les transformer en émeutiers pour le coup ! »
“Il y a écrit police, pas justice !”
Les transporteurs d’un côté veulent avoir des garanties de protection, « seulement le matin et le soir au moment où on passe dans cette zone », et de l’autre, on répétait que « la police nationale a une obligation de moyens, pas de résultats, nous ne pouvons pas vous l’assurer, répondent les policiers, un gamin peut surgir de nulle part et caillasser ». Des policiers indexés à tort parce que les caillasseurs de Kawéni ont été relâchés par la justice, “il y a écrit police ici, pas justice”, répondaient-ils. Les transporteurs demandent que « les parents paient ».
Un dialogue de sourd qui va durer jusqu’à ce qu’une partie des transporteurs se lèvent, et que la discussion reprenne, plus apaisée : « Nous pouvons mettre des effectifs supplémentaires lorsque vous allez reprendre, mais ils ne seront pas pérennes ».
Thierry Lizola revient sur ce qui reste un problème sociétal : « Les parents ne savent pas où sont leurs enfants pendant toute la journée, il faut leur faire signer une charte de bonne conduite et qu’ils déposent eux-mêmes leurs enfants au bus. »
La discussion s’est prolongée quasiment jusqu’à 19h, et devrait être reconduite ce week-end, sans doute autour d’un douha (prière).
Anne Perzo-Lafond
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