Ce lundi 12 février en fin d’après-midi, les personnels de la cité scolaire de Bandrélé se sont réunis en assemblée générale afin de débattre de la violence scolaire à Mayotte, et notamment de la situation des lycées de Kahani et Tsararano, nous informe le syndicat CGT Educ’action. Ils ont rédigé un communiqué de soutien des personnels en droit de retrait et un appel aux autres établissements afin de rassembler pour un mouvement départemental sur trois revendications précises.
Il s’agit de la sécurisation des abords des établissements scolaires et des transports scolaires, du recrutement des surveillants et de Conseillers principal d’Education et d’un « choc d’investissement » dans l’éducation pour Mayotte, notamment « dans la construction de classes supplémentaires dans le premier degré, de collèges et de lycées pour répondre à la surpopulation scolaire qui aujourd’hui ne peut qu’engendrer de la violence. » Car le premier degré aussi est touché, avec une école de Koungou-Mairie qui reste fermée, privant les maternelles, mais surtout les élémentaires de cours. ” Je rémunère un étudiant pour donner des cours à mon fils de 9 ans, car en comptant les vacances, cela fait 2 mois qu’il n’est pas allé à l’école”, nous confie Zeïtouni qui a pourtant de maigres revenus.
Ils invitent leurs collègues « à se réunir dans les établissements et discuter ensemble de ces revendications », et les parents d’élèves et les élus à les soutenir dans cette démarche, « à faire connaître ces revendications, à les populariser et à mener des actions communes pour les faire aboutir ».
Seuls 10% de présence dans certains établissements
Les transporteurs scolaires de leur côté, n’ont toujours pas repris le ramassage depuis le caillassage d’un véhicule la semaine dernière à Mtsapéré. Ils continuent à se rassembler tous les matins au terre-plein de Mtsapéré. Ils ne veulent pas reprendre sans avoir des garanties, et leurs exigences vont jusqu’au contournement du trajet par le nord, « pour éviter ce tronçon Mtsapéré-Doujani. Ce qui nécessiterait le recours à 12 grands bus, une dépense que ne veut pas engager le conseil départemental. »
Quant au plan qui prévoyait de « sauter » pendant deux jours les arrêts de Mtsapéré et Doujani en guise de sanction, « la police nous en a découragé, car il ne peuvent assurer la sécurité si des jeunes se sentent ainsi provoqués. »
Nous avons contacté le vice-rectorat qui estime un impact de fréquentation très inégal en fonction des établissements, allant « de 10 à 95% de présence, surtout dans les lycées qui accueillent des élèves venant des quatre coins de l’île ».
Une situation pas brillante donc, et une ambiance peu propice aux études, surtout pour ceux qui vont passer le Bac.
Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com
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