L’agence française pour la biodiversité (AFB) avait prévu en juillet dernier d’aider 500 communes par le biais d’un appel à manifestation d’intérêt. L’idée est de créer un Atlas de la biodiversité communale. Cet Atlas se veut “une cartographie des enjeux de biodiversité à l’échelle communale“, selon le directeur de l’AFB, Christophe Aubel, cité par le site spécialisé actu-environnement.com.
“Chaque atlas de la biodiversité communale est élaboré, à l’échelle communale ou intercommunale, à partir d’un inventaire précis et cartographié des habitats, de la faune et de la flore, avec l’appui d’une équipe d’experts pluridisciplinaires. Ces atlas ont pour objectifs de sensibiliser et mobiliser les élus, les acteurs socio-économiques et les citoyens à la biodiversité, mieux connaître la biodiversité sur le territoire d’une commune et identifier les enjeux spécifiques liés, faciliter la prise en compte de la biodiversité lors de la mise en place des politiques communales ou intercommunales” détaille le site dédié du Gouvernement.
L’étude des dossiers a permis de sélectionner 47 dossiers sur les 113 candidats, représentant un total de 685 communes. Parmi les dossiers retenus, seulement deux figurent en Outre-Mer, contre 6 en Bretagne, 7 dans les Hauts de France et 8 en Occitanie. Le premier est le PNR de Guyane, le second, la communauté de communes du centre ouest (3CO) à Mayotte.
Ces résultats ont été rendus publics le 19 janvier et annoncent un soutien financier conséquent pour les cinq communes mahoraises concernées par l’enveloppe de 5 millions d’euros, à partager entre les 47 lauréats. que commune peut espérer jusqu’à 30 000€ de dotation.
“On a eu le maximum”
“On a donc déposé un dossier à 150 000€, avec cinq communes c’est le maximum qu’on pouvait espérer et ça a été accepté” se réjouit Sébastien Aubard, DGA à la communauté de communes du centre-ouest (3CO). Le projet est financé à 80% par l’AFB, ce qui laisse 30 000€ à charge pour la 3CO.
Cette dotation fait de l’interco la seule communauté de communes d’Outre mer a entrer dans ce dispositif. Mais du travail reste à faire.
“On va dresser un inventaire et cibler des espèces, faune et flore, qui sont mal connues. L’idée est que la population connaisse mieux son environnement proche” explique le responsable administratif. Cet inventaire donnera naissance à des petits guides qui seront distribués dans chaque village aux habitants. “Ainsi, l’habitant de Sada saura par exemple quelle libellule il peut voir là bas, et pourquoi il faut la protéger”.
Il s’agira poursuit-il d’un travail “multi-thématique”. Dans un premier temps “créer de la donnée, puis sensibiliser la population et dresser un plan d’actions de préservation des espèces”.
Pour convaincre l’AFB de retenir cette candidature, le DGA a “monté le dossier en expliquant qu’ici à Mayotte les connaissances sont encore en devenir. En outre, la population est sensible à l’environnement, mais on la mobilise peu. Là, elle sera associée.”
Notamment, les porteurs du projet prévoient déjà des sorties nature avec les scolaires, qui participeront avec des professionnels à inventorier les espèces de leur village.
“Je suis très heureux que notre intercommunalité 3CO ait été sélectionnée parmi tous les dossiers. Cela montre la confiance dont nous témoigne l’Etat, et affirme notre montée en puissance sur les compétences qui nous ont été transférées par les communes. Nous allons profiter de ces fonds pour sensibiliser la population à la préservation de leur environnement proche et améliorer les connaissances faune/flore/paysage sur notre territoire”, salue Antoyissa Zaïnoudine, président de la 3CO.
Y.D.
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