Tous deux sont guitaristes. Tous deux ont 48 ans. Tous deux sont investis par la France Insoumise pour l’élection législative partielle de la première circonscription de Mayotte qui aura lieu les 18 et 25 mars prochain.
Mikidadi Abdullah et sa suppléante Christine Raharijaona, ont reçu ce vendredi le soutien du député FI de la 5e circonscription de La Réunion Jean-Hugues Ratenon.
Alors qu’à quelques mètres d’eux, la manifestation du Collectif devant la barge commençait à se tendre, les politiciens de gauche plaidaient pour éviter “une implosion sociale”.
“La priorité ce sont les problèmes que subit Mayotte actuellement, l’éducation, la violence et la sécurité” explique le candidat Mikidadi Abdullah. Pour lui, la solution passe par “un rattrapage d’effectifs” notamment dans la police, mais aussi “l’éducation et les personnels soignants”.
Faisant écho aux manifestations derrière lui, le candidat n’omet pas de parler immigration. “Il faut avoir le courage de dire que la France, pays au conseil de sécurité de l’ONU, doit négocier avec les Comores pour qu’ils reconnaissent que nous sommes Français. Le fait que l’ONU ne nous reconnaisse pas pose problème, alors que la France est un pays qui pèse à l’ONU.”
Christine Raharijaona met elle en garde contre “le chaos qui règne à Mayotte” et le risque “d’implosion sociale”. “Il faut apporter une réponse à cette souffrance, sans amalgame. Sans stigmatiser des gens comme responsables. C’est un problème de gestion de nos services” analyse-t-elle, plaidant pour “un service public de qualité” et “le plein exercice de l’ARS, de l’Université et du Rectorat”.
“Pas de magouille, pas de cumul des mandats, et pas de corruption”
Pour y parvenir, elle veut lutter pour “le développement de l’économie solidaire, la gestion de l’eau, l’agriculture bio pour manger mieux et des logements dignes de ce nom.”
Enfin tous deux dénoncent “le clientélisme dans l’attribution des subventions aux associations, il faut cesser ces magouilles. Nous c’est pas de magouille, pas de cumul des mandats, et pas de corruption”.
Les deux candidats insoumis ont reçu le soutien du député réunionnais Ratenon, en visite pour 10 jours à Mayotte. “Je suis là jusqu’au 3 mars, je vais rencontrer les forces vives, les élus. Je suis là à plus d’un titre. Comme vice président du groupe France Insoumise à l’Assemblée Nationale, pour apporter mon soutien à la candidature de mes amis de la France Insoumise mais aussi comme membre de la délégation Outre Mer à l’Assemblée nationale”
Lui, plaide pour “l’égalité sociale” à Mayotte. “La plus grande violence, c’est de maintenir une population en situation de grande pauvreté. Ensuite, l’égalité et la liberté nécessitent aussi de libérer les énergies. Mayotte ne doit plus être sous tutelle de la Réunion, plaide-t-il. Il faut une solidarité, mais jamais sous tutelle. On ne peut pas gérer la santé à Mayotte depuis la Réunion. C’est vrai aussi pour l’Insee, le Rectorat… On a besoin de députés qui osent et qui posent les problèmes des Mahorais, si on ne règle pas l’égalité sociale, on ne réglera pas l’insécurité, et ce qui engendre l’insécurité, c’est la pauvreté, rien d’autre.”
“L’urne est un lieu de révolution citoyenne ” conclut-il.
Y.D.
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