Dans le cadre de ses missions la Délégation de Mayotte à la Réunion s’inscrit dans le plan de mandature 2015-2021 qui met l’accent sur la valorisation des mahorais qui vivent hors Mayotte. L’objectif de diffuser des portraits de femme en cette journée du 8 mars 2018 consiste à mettre en avant la femme mahoraise qui a conquit le monde : de la Réunion, à la Métropole et aussi à l’International… Par le biais d’un portrait : 10 femmes volontaires ont fait partager leur parcours socio-professionnel. A leur façon, elles donneront envie peut-être à celles qui doutent encore…
C’est aussi une façon de déconstruire les préjugés et de permettre toute femme d’évoluer à sa guise dans le lieu de vie choisit. Le Conseil départemental de Mayotte a donc voulu honorer la femme mahoraise qui est partie à la découverte d’autres horizons.
De la maman fière de la réussite de ses enfants, à l’épouse qui a suivi son mari et qui a su s’adapter. Mais aussi de l’étudiante en quête de connaissances à la femme mahoraise entrepreneuse, politicienne voire cadre dans l’administration.
Retracer son histoire n’est guère simple mais l’envie de partager a donné la force. Toutes ont collaboré et elles ont participé activement à cette réalisation. Le parchemin symbolise le parcours passé et présent pour l’avenir.
Le mérite est pour les 10 femmes et pour les autres qui sont en chemin. Ce n’est qu’un avant goût; l’écriture se poursuit et nous vous conterons la suite. Une pensée à toutes celles pour qui nous marchons dans les pas…. Une très belle fête à la FEMME!
C’est ensemble que nous irons loin…”, conclut l’équipe de la Délégation de Mayotte à la Réunion.
Hadidja ZOUBERT – Mariée, trois enfants – Originaire de Kani-Keli
« Je travaille dans le secteur public.
C’est grâce à la formation continue que je me construis entant que fonctionnaire.
J’ai aussi travaillé dans le secteur privé (La SOGEA); J’ai occupé le poste d’assistante comptable.
Une fonction qui m’a permis de mettre en application mes connaissances mais surtout d’appréhender le monde professionnel.
C’est une première qualification professionnelle qui a contribué à mon accession à la fonction publique. J’ai aussi passé le concours organisé par la Préfecture de Mayotte.
J’ai quitté Mayotte en 2011.
Mon mari a eu l’opportunité de partir pour travailler en Guyane. Je l’ai suivi et j’y poursuis mon parcours professionnel.
Ne pas hésiter à quitter son confort familial et sa sécurité pour explorer d’autres horizons et être en contact avec d’autres cultures.
Il faut profiter de ces départs pour se former et embrasser de nouveaux métiers.
Il faut éviter de rester dans le même emploi, aux mêmes endroits.
Il faut se faire un réseau à travers le monde, en participant à des manifestations, à des activités associatives, à des voyages organisés.
Il ne faut pas hésiter de se professionnaliser et/ou de s’instruire.
Il faut s’intéresser à la politique et au système social du pays ou de la région qui vous accueille.
Dans cette mobilité, nos enfants se sont intégrés rapidement à la vie locale. Les inscrire dans des clubs, leur permettre de faire des activités facilite la création d’un réseau d’amis.
Par le biais des nouvelles technologies, nous leur permettons de rester en contact avec la famille et les amis restés à Mayotte.
Ce départ est une opportunité professionnelle. De plus, des similitudes culturelles et un climat qui se rapproche du nôtre rendent agréable notre séjour. Un départ sans violence culturelle!
Arrivée en Guyane, c’est en discutant avec les collègues de travail, en parcourant la presse spécialisée dans l’immobilier et par le biais des relations professionnelles de mon mari; que nous avons trouvé un logement qui nous corresponde.
Mes plus belles rencontres sont: mes collègues avec qui j’ai d’abord partagé les repas puis des sorties et enfin une véritable amitié!
Aujourd’hui, Mayotte reste une destination de vacances et de retrouvailles familiales et de mes racines. Les enfants doivent garder des liens avec leur origine et leur parenté.
Le lien familial a une importance particulière dans notre culture. Je ne veux pas couper mes enfants d’un retour chez eux plus tard.
Je rêve de bouger encore, de m’enrichir sur le point culturel, relationnel et professionnel.
Dès mon arrivée en Guyane, j’ai posé mes marques en tant que mahoraise, en portant mes salouvas, en parlant de mon île.
Lors de la pause méridienne, en partageant les plats typiques et les recettes.
Le bonheur pour moi c’est de partager, d’aimer, d’échanger, de bouger.
OSONS! C’est ma personnalité et ma devise.
Je suis une fonceuse. Je veux savoir, je demande. Je veux connaître, je m’instruis. Je veux réussir, je tente.
Je me distingue par ma bonne humeur. Je laisse passer les orages et je me réjouis de toutes les avancées dans ma vie.
A toutes les femmes : n’attendez pas que votre pays vous amène tout sur un plateau.
Il faut aller chercher le bonheur, la joie, la réussite, la connaissance, les amis…pour se construire.
La réussite et le bonheur se construisent comme un parcours semé d’embûches et de bons trésors. »
Hadidja ZOUBERT
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