30.9 C
Dzaoudzi
vendredi 22 novembre 2024
AccueiljusticeDes condamnés seront amenés à travailler... au commissariat

Des condamnés seront amenés à travailler… au commissariat

Signature de la convention par Laurent Sabatier, président du tribunal
Signature de la convention par Laurent Sabatier, président du tribunal

La police nationale sera “d’un bout à l’autre de la chaîne pénale, de l’interpellation à l’exécution de la peine” résume le commissaire Jos.
Ce jeudi, la police et le tribunal ont signé une convention de partenariat qui permettra d’ici quelques jours à des condamnés d’effectuer leur travail d’intérêt général au sein du commissariat de Mamoudzou.

Le Travail d’Intérêt Général (TIG), c’est une mesure judiciaire alternative à l’incarcération, créée en 1983. Obligatoirement acceptée par le condamné, elle diffère des travaux forcés qui existent dans d’autres pays. Une manière de “réparer le dommage causé à la société” selon le président du tribunal Laurent Sabatier. Les TIG peuvent se faire au sein de différentes structures, comme des collectivités locales ou des associations. C’est la première fois que des condamnés viendront travailler au commissariat. En 35 ans, le TIG a fait ses preuves au niveau national, puisque 75% des personnes qui ont accepté cette peine ont disparu de la chaîne pénale ensuite.
“Chaque jour, nous inventons de nouvelles façons de nous rendre plus efficaces” explique le procureur Camille Miansoni qui précise que l’idée émane des policiers eux-même. Cette réponse judiciaire “adaptée dans certains cas”, “sera une pierre, une de plus, dans le panel d’outils que nous avons à notre disposition” poursuit le procureur.
Le but est de punir, mais aussi de créer de la citoyenneté. “C’est la citoyenneté qui fait qu’on va respecter, a priori, l’état de droit. Les jeunes éduqués ne caillassent pas les bus ou les forces de l’ordre”.
“Nous sommes prêts à en accueillir en nombre conséquent dès le mois d’avril, dans la limite de quatre à la fois” explique le commissaire Jos. Les condamnés seront amenés à effectuer des tâches d’entretien des locaux ou du parc automobile par exemple. Des travaux qui actuellement ne sont pas faits pour des raisons matérielles ou budgétaires. Ces TIG ne “prendront” donc l’emploi de personne. En outre l’encadrement par des policiers donnera à la peine une “fonction pédagogique” en travaillant “sur la relation à l’autre et le respect des règles”. Un respect d’autant plus important que le TIG est un contrat moral. Comme c’est une alternative à la prison, sur la base du volontariat, son non respect se traduit le plus souvent par un départ immédiat en prison. Sans passer par la case départ. D’autant que le non respect des conditions du TIG est aussi un délit. Ce sera aussi l’occasion pour ces délinquants de découvrir une relation apaisée avec les policiers et peut-être en travaillant ensemble, favoriser le respect envers ces derniers.

Le commissariat de police de Mamoudzou
Le commissariat de police de Mamoudzou

“La prison c’est la sanction ultime rappelle le président Sabatier, c’est dire à la personne qu’elle ne mérite plus de participer au lien social”. Un lien social qu’en premier ressort, le TIG a donc vocation a plutôt réparer.
Outre ce partenariat avec la police, un second a été signé, avec l’association MAN, le mouvement pour une alternative non violente. L’association sera pour la première fois chargée d’organiser des stages de citoyenneté pour des “petits” délinquants, comme des faits d’outrage. Pendant deux jours, les condamnés auront des cours théoriques et des ateliers participatifs. “L’objectif c’est de les amener à travailler sur les conséquences de leurs actes, et les risques encourus en cas de réitération. Leur faire prendre conscience qu’ils ont des droits mais aussi des devoirs, explique Christine Raharijaona, docteur en philosophie et vice-présidente de l’association.” Dans l’ensemble, ces deux jours ont vocation à rappeler les fondamentaux de la République. Contrairement au TIG, il ne s’agira pas d’une peine alternative, mais complémentaire. Ce stage pourra donc venir en plus d’une autre condamnation.
Ces deux outils ont vocation à lutter contre la délinquance et la récidive “avec des moyens faibles” mais avec une volonté “d’efficacité et d’efficience” selon le tribunal.

Y.D

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139510
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139510
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139510
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139510
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139510
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139510
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...