Ils se montraient discrets depuis la levée des barrages, les revoilà en petit nombre, mais dans une action efficace en termes de visibilité.
Partis à l’aube de Tsararano, les leaders de l’intersyndicale et du collectif ont ralenti le trafic jusqu’à arriver à Mamoudzou à 11h, suivis par d’importants bouchons. Les manifestants étaient porteurs de tee-shirts “barragistes de Mayotte”. Une manière d’assumer ce mode d’action selon les grévistes.
“C’est une journée de sensibilisation, explique Anli Rigotard de la CFDT santé. On a distribué des tracts à la population. La levée des barrages ne veut pas dire que le mouvement s’arrête.”
Interrogé sur le nombre de participants, le syndicalistes n’a pas souhaité répondre, qualifiant la question de “question de préfet”. Salim Nahouda, de la CGT Ma assume quant à lui la faible mobilisation. “Ce n’était pas l’objectif de rassembler, sinon on n’aurait pas fait une opération escargot. Le but c’était d’abord de montrer que le mouvement est toujours vivant. Je ne crois pas qu’il y ait d’essoufflement car on reçoit beaucoup de demandes dans tous les coins pour mobiliser. On a prévu des rassemblements dans toute l’île pour discuter avec les gens.”
Pour Anli Rigotard, la défiance est de mise avec les représentants de l’Etat. Selon lui, les établissements scolaires n’ont pas été sécurisés et la promesse n’a pas été tenue. “Il n’y a pas que Kahani, Doujani et Kawéni” accuse-t-il, exigeant que les gendarmes mobiles soient déployés à cet effet. Pour le préfet Dominique Sorain c’est précisément ce qui a été fait. “Nous avons réaffecté les gendarmes mobiles. Mardi il y en avait une centaine à Kahani. Il y a des gendarmes dans les bus de manière aléatoire, on a mobilisé des réservistes. Les forces de l’ordre patrouillent dans l’ensemble de l’île.”
Autre frustration de l’intersyndicale ce jeudi, c’est de ne pas être conviée à la réunion qui aura lieu la semaine prochaine à Matignon avec les élus. “On demande à aller là bas, une ou deux personnes représenteraient l’intersyndicale et le collectif, mais on n’a pas de réponse, plaide le leader de la CFDT.”
Lequel est rejoint en partie par Salim Nahouda qui estime lui qu’il n’est pas possible de choisir un ou deux représentants. Lui voudrait y envoyer un leader de chaque organisation. “Si on en choisit un ou deux, on choisira lesquels ? Ce n’est pas possible.”
Pourtant rappelle le préfet, les élus eux-même ne seront pas tous représentés. “Il n’y en aura pas 15, ce sera une délégation pour une réunion de travail.” Pas question pour lui donc d’accueillir à Paris une dizaine de représentants des grévistes. Là encore, la division pourrait coûter aux organisations syndicales une de leurs revendications. Les évocations de “guerre civile” par le représentant CFDT qui selon lui frapperaient “d’abord les élus et représentants de l’Etat”, ne seront pas davantage de nature à rendre le mouvement présentable à Paris.
Le préfet rappelle de toutes façons qu’en l’état actuel des choses, s’il a “bien entendu leur demande”, “le premier ministre a dit qu’il recevrait une petite délégation d’élus”. La question semble donc tranchée en haut lieu.
Y.D.
Opération escargot, les grévistes sortent de leur coquille
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