Visiblement fatiguée mais soulagée, Marlène Fraytag voit se concrétiser au CDTM des mois de travail pour l’organisation de l’exposition artisanale, troisième du nom.
C’est la troisième fois depuis 2017 que cette exposition réunit des artisans de Mayotte, mais celle-ci a failli ne pas voir le jour en raison des grèves. L’affluence ce lundi matin rimait donc avec récompense.
“On avait fait une première édition sur le thème du bois en mars 2017, puis une deuxième en décembre dernier sur le thème des fêtes de fin d’année, se souvient l’organisatrice. Là, on a choisi le thème de la fête des mères, avec l’idée de relancer le moteur économique après les sept semaines de grève. Notre souhait c’est d’arriver à 4 ou 5 rendez-vous chaque année, sous la forme d’une boutique éphémère au CDTM. C’est aussi une façon entre artisans et associations d’artisanat de mutualiser les frais et l’organisation, notamment la publicité.”
Si le thème est la fête des mères, les produits restent très variés, avec une prédominance des articles beauté, bien-être et mode. Du sac à main réalisé par Yes We Cannette avec 749 languettes de cannette aux boîtes en bambou, en passant par les stylos en bois de manguier, les savons aux senteurs mahoraises et les bijoux artisanaux. Beaucoup de tissus également.
Pendant trois semaines, les quinze exposants vont se relayer pour tenir la boutique et présenter leurs produits ainsi que ceux de leurs homologues. Trois semaines, c’est une de plus que les deux éditions précédentes, ce qui traduit la volonté de monter en puissance. Les prochaines éditions, si elles rassemblent davantage d’exposants, pourraient durer un mois entier. Il faut dire que pour eux, le lieu est stratégique, près de la barge, de Petite Terre et du centre de Mamoudzou.
L’exemple du marché de Coconi est source de motivation. “Samedi il y a eu 4000 visiteurs à Coconi, mais une fois par mois c’est trop peu.”
D’ici quelques mois, ces artisans qui ont bien compris que l’union fait la force devraient se fédérer en coopérative, ce qui permettra de pérenniser cette dynamique collective, et de donner à l’artisanat mahorais la force de frappe commerciale qu’il mérite.
Y.D.
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