Il arrive sans chéquier, mais sait faire remonter les doléances directement à François Hollande et fait entendre sa voix au Parlement européen. Le député socialiste européen Patrice Tirolien fait le tour des acteurs économiques et politiques de Mayotte.
C’est un peu le lutin du Père Noël avant l’heure qu’incarnait le guadeloupéen Patrice Tirolien, sur le territoire Mahorais depuis hier. C’est par Daniel Zaïdani qu’il aura commencé, puisque le président du Conseil général défend les deux rapports parlementaires dérogatoires pour Mayotte sur la Politique commune de la Pêche et sur l’environnement,ainsi que les questions fiscales. Aprés les représentants des Chambres Consulaires, il s’est dirigé vers Longoni accompagné d’Ida Nel qui en tant que gestionnaire du port, attend des fonds européens, qu’espère également Gilbert Tirard pour son projet de culture algale. Il aura donc évalué ce jeudi les projets et surtout évalué les priorités de cette future région européenne ultrapériphérique (RUP) que sera Mayotte au 1er janvier 2014.
Les problématiques de l’habitat et du secteur agricole auront été abordées en préfecture avant que Patrice Tirolien ne parte sur les pistes de l’île, guidé par Maoulida Soula, le président du Sieam (Syndicat Intercommunal de l’eau et de l’Assainissement de Mayotte). Deux heures pour visiter les Stations d’épuration (Step) et les retenues collinaires de Combani et de Dzoumogné, « qui n’est quasiment jamais pleine » dixit Maoulida Soula, et comprendre combien Mayotte est tributaire de la pluviométrie pour son approvisionnement en eau.
A la fin de la visite, Patrice Tirolien a pu appréhender le retard de Mayotte en matière d’assainissement, « la Step de Dembéni tourne à 30% de sa capacité par insuffisance de raccordements de la population et la zone nord de Mamoudzou ainsi que Koungou ne sont pas encore couvertes. Et ce retard se chiffre : « nous avons besoin de 600 à 700 M€ sur la période 2013-2030 en assainissement et 200M€ pour l’eau potable ». Le Fonds européen Feder court sur 5 ans, « soit 150M€ sur la première phase ! » commente Maoulida Soula. Pour rappel, Mayotte ne va bénéficier que d’une enveloppe forfaitaire de 200M€ de fonds structurels… « Notre part sera consommée » assure Maoulida Soula qui propose déjà au moins trois projets ficelés.
Le député rencontrera ce vendredi les syndicats, « pour avoir le son de cloche du dialogue social » commente son attaché parlementaire.
A.P-L.
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